L’île de Flores est vraiment différente des autres îles de l’archipel. C’est la plus éloignée, la plus sauvage et l’une des plus petites de l’archipel. Pour tout amoureux du calme et de la nature, ça vaut vraiment le coup de faire le déplacement jusqu’à Flores. J’y ai passé 7 jours sur place et c’était un enchantement du début à la fin.

Mais qui dit île sauvage, petite et isolée, dit aussi adaptation. Il va falloir adapter son rythme de vie à celui des locaux (les horaires), adapter son style de vie (manger, dormir, faire les magasins). On fait avec ce qu’on a, c’est-à-dire pas grand chose ici. L’anticipation est le maître-mot.

Nous nous sommes fait surprendre à plus d’une reprise, dans des aspects du quotidien les plus banals qu’ils soient. C’est pourquoi je vais essayer de vous donner le mode d’emploi de l’île. Après avoir séjourné sur l’île pendant 7 jours, je vous livre quelques conseils et habitudes à prendre.

La voiture

Il vous faut absolument une voiture sur l’île de Flores. Il n’y a qu’un seul bus par jour sur toute l’île. Vous serez sérieusement bloqué et dépendant si vous comptez sur les seuls bus. Ce qui vous amènera frustration car l’île de Flores est merveilleuse et ne demande qu’à être découverte dans ses moindres recoins.

Le stop peut fonctionner mais gardez en tête qu’il n’y a pas des centaines de voitures. Par exemple, le centre de l’île, ma partie préférée, est complètement déserté. Nous étions à chaque fois seuls sur les parkings, sur les miradouros ou au bord des lacs. Vous risquez d’attendre très, très, très longtemps avant de croiser âme qui vive ou bien de passer complètement à côté, ce qui serait hyper dommage.

Nous avons loué chez Ilha Verde, dans l’aéroport, en réservant 3 mois à l’avance. Réservez bien la voiture avant de venir sur l’île. Un couple devant nous cherchait une voiture à louer et ils n’en ont obtenu une que 3 jours plus tard.

Sur l’île, les routes sont en très bon état et très belles car elles sont toutes fleuries. Il y a seulement deux pistes (non goudronnées) en bon état également. Rien à voir avec les gravel roads défoncées d’Islande. Une voiture de catégorie A suffit amplement. Aucun parking n’est payant nulle part (ça change de la France). C’est une petite île avec beaucoup de libertés.

D’ailleurs, petite spécificité des Açores et surtout de Flores. Les maisons ont été construites sans qu’ils ne pensent à la cour intérieure ou au garage. Ce qui fait que les habitants garent leur voiture sur la route. Oui, oui. Ce n’est pas un arrêt minute, non ils laissent leur voiture toute la nuit comme ça. Parfois juste avant un virage. Bonjour la visibilité quand on double !! Du coup c’est pareil devant les restaurants ou snacks. Comme ces derniers n’ont pas de parking pour leurs clients, les gens garent leur voiture sur la route. Bon, c’est pas très dérangeant car sur Flores il n’y a personne, ça ne crée pas d’embouteillage. Mais soyez vigilent envers les voitures arrêtées sur la route. Avec notre voiture de location nous ne l’avons jamais fait. Nous avons des jambes. Nous nous sommes toujours garés en sécurité et avons marché jusqu’au restaurant. Mais sachez que les habitants ne le font pas et restez prudents.

Le logement – Où dormir ?

Même s’il n’y a pas beaucoup de touristes sur l’île de Flores, je vous recommande de réserver vos logements le plus vite possible (genre 6 mois avant, c’est pas une blague). C’est une petite île, les options sont peu nombreuses et vite prises d’assaut. Pour info, il n’y a que deux hôtels sur toute l’île. Le logement chez l’habitant est à privilégier, mais encore une fois le choix est limité. En s’y prenant 3 mois à l’avance, c’était déjà trop tard pour nous. Nous avons dû changer de logement et de ville en milieu de semaine.

L’île est si petite, que la localisation de votre logement n’est pas des plus importants. Vous pouvez traverser l’île du nord au sud ou d’est en ouest en moins de 25 min.

Petit point sur la capitale de l’île

Je ne vous recommande pas du tout de loger dans la capitale, Santa Cruz das Flores. On pourrait croire que c’est là où il y a le plus de choses à faire, de logements, de restauration… Pas du tout. C’est une capitale fantôme et hormis son joli street-art, y séjourner ne serait-ce que trois jours, même en y restant que le soir, c’est la dépression assurée.

La journée, vous ne croiserez que deux ou trois touristes qui errent dans les rues, aussi déconcertés que vous. Tout est fermé, pas une seule âme dans les rues. Pas un chat (en fait si vers l’école on croise quelques chats), peut-être une voiture qui passe toutes les heures. Le soir, c’est le stress de trouver un endroit où manger. Ne faîtes pas le difficile et prenez le premier truc que vous trouvez d’ouvert. Beaucoup de lieux de restauration seront de toute façon fermés (même en plein dans le pic de la saison touristique). Quand vous repasserez à 20h, les rares endroits qui étaient ouverts à 18h30 seront désormais fermés jusqu’au lendemain. Partez donc tôt en quête de nourriture.

Si vous décidez de cuisiner vous-même dans votre logement, sachez une chose importante: les épiceries sont ravitaillées par bateau, une seule fois par semaine dans toute l’île (le mercredi). Si vous décidez de faire des courses le samedi, attendez-vous à trouver des étagères vides. La vie est rude à Santa Cruz, je vous avais prévenu.

Le seul endroit où nous avons trouvé de la vie et des habitants à Santa Cruz, c’est aux piscines naturelles de la ville en fin d’après-midi, début de soirée. L’endroit est beau, vivant, agréable. Le petit snack Buena Vista est bon et propose parfois des concerts.

Après cet horrible récit de la vie à Santa Cruz, ne prenez pas peur. Venez quand même sur Flores car c’est absolument merveilleux. Je vous l’ai d’ailleurs décrit avec tout mon coeur dans cet article. Juste, ne logez pas à Santa Cruz. N’importe où sur l’île, mais pas à Santa Cruz. Conseil d’ami pour votre santé mentale.

Nous avons donc testé deux logements dans deux endroits différents de l’île.

Guest house A Barraka: Cette guest-house est tenue par une famille de français à Fazenda das Lajes. C’est à mi-chemin entre Santa Cruz et Faja Grande, donc plutôt bien situé sur l’île. 4 chambres à 30€/nuit avec une déco soignée et du mobilier naturel et fait-main (les lits et tables ont été fait avec l’arbre de leur jardin qui a pris la foudre). J’ai complètement adhéré. Les propriétaires Camille et Marco n’habitent pas sur place, mais ils sont juste à 5min et très disponibles pour le moindre problème. Ils nous tutoient et donnent plein de conseils pour profiter de l’île. Il y a deux salles de bain, un salon et une cuisine à partager avec les autres hôtes (machine à laver à disposition) et un jardin avec vue lointaine sur l’océan. Le Wifi fonctionne bien. On retrouve les joies de la colocation lorsque l’on séjourne à la Barraka. Je recommande chaudement ce logement, on y était très bien et on ne voulait pas partir. Juste en bas de la rue, un petit snack permet de dépanner pour manger. Les gérants sont adorables, on y croise que des locaux.

A Barraka

Nous avions la chambre verte, la plus belle

Maison individuelle: Malheureusement, nous n’avons pas pu séjourner toute la semaine à la Barraka car nous nous y sommes pris trop tard. Au milieu du séjour, nous avons déménagé à Santa Cruz pour 3 nuits (d’où la dépression vécue). J’étais désespérée, je ne trouvais pas de logement pour la fin de la semaine et puis j’ai été contactée par une dame qui me proposait une chambre pour 30€/nuit. Pas de site internet, pas de photos. Je n’ai qu’un email. Je ne fais pas la difficile, j’accepte. Finalement nous avons eu une petite maison deux pièces pour nous tout seuls. Ça peut être cool si vous prévoyez de vous faire à manger vous-même. Intérieur vétuste, vieillot et sans charme. On va dire que ça dépanne, mais ce n’était pas le logement de folie des Açores quoi. Voici les coordonnées si vous aussi vous vous retrouvez à la rue sur l’île de Flores et que vous ne voulez absolument pas faire du camping sous une tempête tropicale. La dame parle un peu français, mais vous vous comprendrez mieux en anglais. Teresa Maria Avelar de Serpa: teresa.maria.serpa[at]marinha.pt

Camping: Nous n’avons pas fait de camping sur Flores, mais on en a vu trois. Je ne peux pas vous recommander le camping de Santa Cruz qui est un champ carré coincé entre des habitations, sans aucune commodités. Le camping de Fajã Grande est déjà beaucoup plus élaboré et abrité du vent par des murets de pierres. Nous avons mangé au snack du camping qui est bon et propose du Wifi gratuit. Il est excentré du centre ville mais se trouve juste devant les piscines naturelles. Enfin, nous sommes passés plusieurs fois devant le “camping” de Lajes. Encore une fois, c’est plus un champ mis à disposition qu’un camping puisqu’il n’y a aucune commodités.

La nourriture

Je vous l’expliquais précédemment, se nourrir sur l’île de Flores relève du parcours du combattant. Si vous avez un régime spécifique, des allergies ou que vous êtes vegan/végétarien, vivre sur Flores sera une véritable épreuve pour vous.

Les options sont tellement limitées sur l’île que je vous ai mis dans la carte ci-dessous absolument tous les endroits où nous avons mangé sur l’île de Flores. C’était pas toujours tip top. Mais rappelez-vous, vous ne venez pas sur Flores pour faire un voyage gastronomique, c’est de la survie. A la manière de Trip Advisor, sur chaque lieu, j’ai mis un petit commentaire, ce qu’on a aimé ou pas. Les icônes “burger” sont des snacks quand les icônes “fourchette-couteau” sont de vrais restaurants. Bonne chance.

Les horaires

Alors sur Flores, il va falloir vous habituer à lever le pied. Hors de question de vous lever aux aurores pour une grosse journée d’exploration, tout est fermé.

Mise en situation: Pour notre séjour sur Flores, j’ai fait deux locations de voitures car je ne voulais pas payer pour rien la journée où nous irions sur Corvo. Lors de la réservation, j’ai indiqué que je rendrais la voiture à 8h30 du matin. La veille, l’agence de location nous envoie un SMS pour nous demander à quelle heure on ramène la voiture. On leur répond et ils nous disent OK. Tout le monde est prévenu donc. Le lendemain matin, on arrive à 8h15 devant la station essence. C‘est fermé, ils ouvrent à 8h30. Aïe, va falloir faire vite. On fait le plein et on va vite à l’aéroport. On arrive à 8h37, je déteste être en retard. On se trouve devant une porte close. L’aéroport est fermé, il ouvre à 9h30. WHAT !!!!! On a un bateau à 9h, pas possible. En plus l’agence avait dit OK pour 8h30. Je téléphone au numéro qui nous a appelé la veille. J’ai l’impression de sortir la nana de son lit. Elle me dit qu’elle arrive tout de suite. On patiente, on patiente, je la rappelle deux fois. On va rater le bateau ! Elle se pointera à 8h52. Elle fait même pas le tour de la voiture (elle voit que je suis énervée), elle nous rend notre caution CB et on court comme des dingues jusqu’au port pour attraper le bateau pour Corvo (il partira avec plus de 20 min de retard). La ponctualité des portugais ne nous a vraiment pas laissé une bonne impression. Chacun de nos vols (on en a pris 7 quand même) était en retard, de l’ordre de 20 min jusqu’à 1h45. C’est pas sérieux tout ça. Surtout que nous n’avons jamais eu de problème de météo lors des vols.

Les commerces, offices de tourisme, organismes de réservation…font une très longue pause déjeuner le midi. Souvent ça ré-ouvre à 14h voire 15h, pour fermer à 16h30-17h. Tout est fermé le dimanche et le lundi aussi. Il faut donc bien s’organiser ou avoir beaucoup de temps à perdre, au choix.

Les restaurants ferment très tôt (avant 20h), quand ils sont ouverts. Car bien souvent c’est fermé et aucun petit mot pour prévenir quand ça ouvre ou pourquoi ils sont fermés. En somme, on a trouvé que les gens travaillaient pas beaucoup sur cette île (où sont passées les 35 heures ?).

Le conseil c’est donc de ne rien prévoir avant 9h30 car si vous devez faire le plein, rendre ou récupérer un véhicule, rencontrer quelqu’un pour une excursion, acheter quelque chose à manger, ce sera fermé et personne ne vous aura prévenu bien que tout le monde soit au courant de votre emploi du temps. Prenez ce séjour sur Flores à la cool, ne vous imposez pas d’horaires et profitez de l’île.

C’était mon petit guide de survie sur Flores pour passer un bon séjour, sans se faire surprendre par le rythme de vie aux antipodes de ce que l’on vit en métropole. J’ai adoré l’île de Flores, j’en suis même totalement tombée amoureuse. Mais comme je l’expliquais dans cet article, je ne pourrais pas y vivre à l’année. Car d’une il n’y aurait pas de travail dans ma branche mais surtout parce que je ne supporterais pas ce rythme de vie trop mou pour moi. Je suis une personne très dynamique, tout le temps en action et même quand je ne suis pas en retard, je suis d’un naturel assez “speed”. Et moi les açoréens de Flores, j’ai un peu envie de les secouer par les épaules. Sur ce, je vous souhaite un séjour aussi merveilleux que le mien. Mais n’oubliez pas de tout réserver avant.

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Quelle a été votre expérience sur Flores ? Avez-vous ressenti un tel décalage par rapport aux autres îles ? Rêvez-vous de visiter cette île sauvage ?