Je n’ai pas encore eu le temps d’en parler sur le blog car j’ai d’autres voyages plus récents à vous raconter, mais j’ai vécu en Australie pendant plus d’un an lorsque j’avais 15 ans. J’étais logée dans une famille d’accueil, j’allais au lycée en portant le traditionnel uniforme, j’ai fait le bal de promo des Year 10 et j’ai célébré Noël en faisant un BBQ sur la plage. Une véritable immersion dans la culture et l’« Australian way of life » (qui est plus qu’une culture mais un véritable état d’esprit).
Si au tout début de mon aventure australienne je rêvais de vivre dans une grande ville comme Sydney ou Brisbane, mon dossier de candidature et les familles disponibles ont fait que j’ai atterri dans une toute petite bourgade sur la côte Est australienne, j’ai nommé Casino.
Casino est située dans l’Etat de Nouvelle-Galles-du-Sud (NSW) mais au Nord donc pratiquement à la frontière du Queensland (QLD). La très célèbre Byron Bay se situe à 1h15 en voiture, Brisbane se trouve, quant à elle, à 2h45 au Nord de Casino. Voilà pour vous aider à localiser la ville dans ce vaste pays.
Casino n’a absolument rien de touristique. Elle ne figure probablement pas sur votre itinéraire de roadtrip de rêve en Australie et je ne vous en veux pas pour ça. Ceci dit, la ville a quand même une petite particularité qui la rend célèbre dans tout le pays. Casino est la « beef capital of Australia ». C’est assez insolite, je le conçois mais pas plus fou que la Big Banana de Coffs Harbour qui, pour le coup, est assez WTF !
Ce statut de capitale du bœuf lui a été attribué car la région est connue pour ses grandes exploitations d’élevages bovins. Le bœuf fait vivre un très grand nombre de personnes dans la ville. Les membres de ma famille d’accueil et de nombreux parents de mes copains de lycée travaillaient aux « meat works ». Comprenez par là l’abattoir et l’usine de transformation de la viande.
Toute l’année, Casino n’est rien de plus qu’une petite ville tranquille d’Australie, à la campagne (attention, la campagne n’est pas le « bush australien »). Le centre ville à proprement parler ne comporte que deux rues commerçantes. La configuration fait en fait penser à une vraie ville Western à l’américaine. Je pense que Casino est très représentative de la majorité des petites villes australiennes. Tout le monde ne vit pas à Sydney, Brisbane ou Melbourne (ce sont surtout des businessmen, expatriés ou riches familles). La plupart des habitants « normaux » vivent dans des petites villes comme ça. La véritable Australie, c’est celle-là, loin des métropoles ultra modernes avec gratte-ciels.
La ville compte une petite attraction, c’est la Platypus pool, un lieu naturel de baignade et d’habitat des ornithorynques. Il se trouve sous le pont Irving, en direction de Centre Street. Bon, je vous avoue qu’en un an dans cette ville, je n’ai jamais vu d’ornithorynques. Je n’en ai d’ailleurs jamais vu à l’état sauvage de toute mon année en Australie. Par contre, vous verrez à la pelle kangourous, koalas, wombats, serpents, araignées, varans (goanna – sorte de dragon de Komodo hyper flippant). Revenons à la Platypus Pool. Lorsque j’y habitais, la rivière était asséchée toute l’année. Je pense que les ornithorynques ont trouvé un meilleur logement. Le pont offre tout de même une vue sur une sculpture d’ornithorynques en pierres au fond du lit de la rivière.
Même s’il y a les principaux fast food à Casino (McDo, KFC), on ne va pas se mentir, la ville manque cruellement de commerces et d’attractivité pour une adolescente de 15 ans. Heureusement mes copines de lycée qui avaient déjà 17 ans avaient leur P’s (le permis de conduire comme Apprenti). Du coup, on allait en voiture jusqu’à Lismore (la grande ville la plus proche à 30 min) où il y avait un centre commercial avec toutes les commodités (cinéma, bowling, shopping, resto…). Pour les vacances d’été, nous allions à la plage à Evans Head, une station balnéaire familiale à 40 min. Et si on voulait plus hype, on tirait jusqu’à Byron Bay (le point le plus à l’Est de l’Australie) ou Surfer’s Paradise au Queensland, deux lieux très connus du monde entier.
Dès lors que l’on sort de la ville de Casino, on se retrouve rapidement dans des décors de rainforest typique du Queensland. Vous le voyez, si la ville de Casino en elle-même n’est pas exceptionnelle, il ne faut pas aller bien loin pour tomber sur des trésors australiens.
Hormis ce côté « ville tranquille sans grand intérêt », s’il y a bien un moment dans l’année où vous devez venir à Casino, c’est certainement pendant « Beef Week ». Un événement organisé chaque année qui dure onze jours en général et qui attire des australiens venant des quatre coins du pays. Toutes sortes de petites animations sont organisées au fil de la semaine. Le meilleur jour étant le samedi à commencer par le « Breakfast with the butchers »: un petit déjeuner offert gratuitement et servi par les bouchers de la ville. A cette occasion, la rue principale est fermée à la circulation et de grandes tablées sont installées en plein milieu de la rue.
Il y a ensuite les traditionnels défilés de différentes races de vache, des concours de beauté, des ventes aux enchères, le défilé des pompiers, l’élection de Miss Beef Week… Le samedi soir est un moment très attendu avec le rodéo et des concerts gratuits. Bref, Beef Week c’est LE gros événement de l’année à Casino, celui qui est sur toutes les lèvres. Absolument toute la ville y participe (parents, enfants, grands-parents). D’ailleurs, j’y ai moi-même fait une démonstration de cuisine dans la rue, car au lycée j’avais choisi l’option « Hospitality » (hôtellerie-restauration-tourisme).
Cet événement est une tradition forte dans la ville et qui rend les locaux très fiers. Elle n’est pas prête de s’arrêter. Si ça vous intéresse, la prochaine édition se tiendra du 19 au 29 mai 2018.
Finalement, je suis bien contente de vous avoir présenté ma ville d’accueil australienne. Elle est petite et n’a rien d’exceptionnel niveau touristique. Mais finalement, c’est peut-être l’endroit parfait pour vivre une immersion authentique dans l’Australie d’aujourd’hui. Et puis, avouez qu’elle est unique en son genre avec son statut de capitale du bœuf. Vous en connaissez beaucoup des villes comme ça vous ?
Cet article participe au RDV #HistoiresExpatriées organisé par le blog L’occhio di Lucie. Le thème du mois était « Ma ville, mon quartier ».
Note: Entre la qualité des appareils photos de l’époque et le fait que je pensais plus à m’éclater avec mes potes qu’à prendre des photos de mon environnement, vous excuserez la piètre qualité de mes photos. Pour mieux vous rendre compte et pour faire honneur à l’événement, certaines photos viennent du site officiel de Casino Beef Week (mentionné dans ce cas là).
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18 Comments
Ah ça devait être une chouette expérience de voir là bas, par contre les varans font vraiment flipper !
Du coup j’ai une question : est-ce qu’on t’a fait une topo sur « comment réagir » si tu te retrouves face à face avec un varans, ou d’autres animaux du coin ?
En tous cas, tes photos sont magnifiques ! 🙂
Mais alors pas du tout. On nous prévient quand même que 32 des espèces de serpents les plus mortels au monde se trouvent en Australie, mais on ne nous dit pas trop quoi faire face à eux, si ce n’est se rendre à l’hôpital le plus rapidement possible.
J’avoue les varans ont été mon traumatisme car ils venaient dans mon jardin et cherchaient à bouffer les animaux domestiques. J’étais trop flippée car je ne m’y attendais pas. Alors que quand on est dans le bush, on s’attend à tomber sur des espèces sauvages comme ça.
Partir vivre dans une famille d’accueil à l’autre bout du monde, moi je dis chapeau ! Si ce n’est pas indiscret, comment en es-tu venue à prendre une telle décision aussi jeune ?
On dit que les voyages forment la jeunesse… en l’occurrence, c’est vraiment le cas de le dire !!!
C’était mon rêve depuis toute petite. Enfin au début je voulais vivre aux Etats-Unis. J’ai testé un séjour d’un mois aux US et un séjour d’un mois en Australie et mon choix s’est fait sur l’Australie. Donc dès que j’ai eu l’âge minimum pour partir un an, j’y suis allée. Ce qui a laissé quelques années à mes parents pour mettre les sous de côté. C’était un projet que je préparais au moins depuis mes 12 ans.
C’est fou ça et pas banal !!! On dit qu’on chope le virus du voyage, mais là, toi, tu es carrément née avec le gène voyageur 😉 !!!
Eh bien bizarrement (ou pas) c’est exactement comme ça que j’imagine l’Australie! Pour moi Sydney, Melbourne, etc… sont bien sûr « représentatives » du pays mais l’Australie est tellement vaste que cela ne peut pas être « que » ça 🙂
Exactement, tu as bien cerné le pays. Il est tellement grand qu’il y a une très grande diversité de paysages (plages, déserts, bush, forêts tropicales, carrières de minerais…) et toutes sortes de villes, villages, métropoles.
Quelle immersion ! Je trouve la photo du coucher de soleil vraiment belle, franchement à 15 ans mes photos étaient horribles en comparaison (et surtout plutôt des « selfies » que des photos touristiques lol).
C’est vraiment intéressant de plonger avec toi dans cette australie là, hâte d’être au prochain RDV
Alors la photo du coucher de soleil date d’une deuxième visite en 2009 quand j’étais revenue faire coucou à mes amis pendant 1 mois. Mes photos de paysages de mes 15 ans laissent vraiment à désirer. J’ai moi aussi plus de photos de groupes de copines, de soirées « Danse » du lycée que de photos de paysages. Mais bon, ça reflète bien mon année et les bons moments passés là-bas.
Partir à 15 ans dans une petite ville à l’autre bout du monde: chapeau ! L’avantage de vivre dans une ville de taille moyenne/petite c’est aussi que ça montre vraiment à quoi ressemble la vie sur place par rapport à une ville comme Sydney (ou dans mon cas Londres vs Ipswich en Angleterre). Tu n’as pas envie d’y retourner avec un Work Holiday Visa ou autre ?
Alors le WHV me tenterait beaucoup, mais à choisir j’irais en Nouvelle-Zélande (rêve non accompli à ce jour) ou au Canada. Mais bon la vie m’a rattrapée, j’ai été diplômée puis embauchée en CDI, pareil pour mon copain, on a acheté une maison. Donc pour le WHV c’est rapé même si on a encore quelques années, mais on ne s’interdit pas de rêver à un voyage au long cours dans quelques années (congé sabbatique). Ceci dit, je suis retournée en Australie 2 fois pour des courts séjours depuis cette année d’étude.
Partir plus d’un an à l’autre bout du monde à 15ans, incroyable! Je ne connaissais que la Belgique et un bout de la France à cet âge là #parentspasdutoutvoyageurs
Aller fouiller dans toutes ces photos ont dû raviver une tonne de souvenirs.
Parlons vite fait de ce ciel rose: waaw
Ben justement, voir les photos que j’ai pris à cette époque comparé à ce que je prends aujourd’hui, je suis un peu/très déçue de mes photos de paysages. Par contre c’est toujours avec plaisir que je revois les photos de mes amis, du lycée, de ma famille d’accueil. Les souvenirs sont encore bien présents.
Ça a dû être une sacrée expérience que de partir à l’autre bout du monde aussi jeune ! C’est intéressant de découvrir l’Australie dans son côté plus rural. On a parfois tendance à oublier, dans ces destinations lointaines, que le pays ne se résume pas à deux grande villes et ses lieux touristiques de premier choix…
C’est vrai que l’image qu’on se fait de l’Australie c’est soit les grandes villes avec plages de rêve, soit le désert australien. Mais entre les deux, il y a l’Australie rurale où vivent la majorité des habitants.
C’est sûr que le voyage a du être dépaysant! Je ne crois pas que j’aurais le courage de laisser ma fille (qui a 15 ans aussi) partir en famille d’accueil à l’autre bout de la terre. Mais je reconnais que ça doit être une super expérience.
Fabrice
C’est une expérience très formatrice et qui fait grandir. A presque 30 ans aujourd’hui, je continue de dire que mon année en Australie reste la plus belle année de ma vie.
Quand on va dans un pays, c’est quand même dans les petites villes qu’on est au plus près de la vie « réelle » des habitants, en tous les cas de la majorité des gens. La fête de la viande, c’est un peu leur cœur de vie, et je m’en doute qu’ils en sont très fiers.