La République de Macédoine est un petit pays des Balkans, enclavé entre l’Albanie, le Kosovo, la Grèce et la Bulgarie. Ce pays ne vient pas du tout à l’esprit lorsque l’on prépare ses prochaines vacances et pourtant…il est surprenant et magnifique. Après un premier séjour découverte là-bas, je vous explique tout.
Dans le premier article du Guide Pratique pour voyager en Macédoine sans stress, je vous avais parlé de la recherche d’informations pour préparer son voyage, des formalités d’entrée dans le pays, du logement et de sa spécificité ainsi que l’arrivée à l’aéroport. Pour relire la première partie c’est ici.
Aujourd’hui nous allons voir les différents moyens pour se déplacer dans le pays, la nourriture et la population locale, puis je vais vous donner un dernier conseil, bien spécifique au pays de la Macédoine. C’est parti !
Se déplacer dans le pays
Bus
Lors de votre séjour en Macédoine, vous aurez peut-être envie de sortir de la capitale et de découvrir ce qu’a à offrir le pays. Le réseau ferré n’est vraiment pas développé. Ce n’est pas ici que vous vous déplacerez d’une ville à une autre en train. Par contre les bus sont très fréquents et souvent, plusieurs compagnies de bus proposent les mêmes connexions. En ce qui concerne l’état, disons qu’on trouve de tout. Pour faire Skopje-Ohrid j’ai eu droit à un bus climatisé avec Wifi, mais pour faire Ohrid-Bitola le bus était vieillot sans Wifi. Pour aller jusqu’au canyon de Matka, là c’était le pompon, j’ai eu droit à un bus datant de l’avant-guerre. Du jamais vu, même en Asie.
Quelle que soit votre destination dans le pays ou ailleurs dans les Balkans, en partant de Skopje, votre bus partira de l’International Bus Station.
Voiture
Hormis le bus, vous pourrez louer une voiture pour visiter plusieurs lieux dans le pays. A l’aéroport, vous trouverez bien-sûr les grands loueurs connus (Avis, Europcar, Hertz…). Mais je préfère toujours louer à une entreprise locale, qui appliquera des tarifs en conformité avec le coût de la vie sur place. Mida ou Inter Ways sont par exemple des loueurs macédoniens. Notez également que la location vous coûtera moins cher si vous louez votre voiture à Skopje plutôt qu’à Ohrid, car Ohrid est hyper touristique. Donc forcément ils en profitent pour augmenter les prix. Pour ma part, j’ai loué une Chevrolet Spark à Ohrid chez Ohrid Rent a Car Escape et j’ai été très satisfaite. Récit de mon roadtrip et infos pratiques ici.
Bien que vous croiserez beaucoup de vieilles voitures partout dans le pays (années 80-90), les voitures de location sont par contre récentes et en très bon état. Concernant l’état des routes, je dirais un bon état général sur les axes principaux. Il y a aussi un système d’autoroutes à péages en Macédoine. Par contre, si vous sortez des routes principales, l’état des routes peut vraiment varier entre bon état, nids de poule ou chemin de terre.
Les panneaux de signalisation sont pour la plupart écrits en deux alphabets (cyrillique et latin). Mais il est utile d’apprendre à reconnaître le nom de votre destination en cyrillique car parfois ce n’est écrit qu’en cyrillique (surtout à la campagne, dans les villages).
Autre point important, si vous avez l’intention de traverser plusieurs pays des Balkans avec votre voiture de location, prévenez votre loueur afin qu’il vous donne la vignette d’assurance spéciale. Et gardez en mémoire qu’on peut vite se retrouver dans un autre pays sans le vouloir (les frontières ne sont plus visibles). Pour comprendre, je vous invite à lire mon récit sur comment je me suis retrouvée en Albanie à mon insu.
Taxi
Enfin, pour les distances plus courtes vous pouvez aussi prendre le taxi. En dehors des taxis de l’aéroport, où les tarifs sont connus à l’avance, je ne saurais vous dire combien coûte une course. Je sais que pour aller au Canyon de Matka en partant de Skopje, ça coûtera 600 MKD. Pour le reste, je ne sais pas.
Mais je peux vous expliquer comment prendre un taxi en Macédoine. Oui, car j’ai assisté plusieurs fois à une parade vraiment bizarre avec les taxis. Contrairement à ce que l’on a l’habitude de faire, il ne faut pas prendre le premier taxi de la file. Il faut prendre le dernier, celui qui est tout au bout de la file. Le taxi part et ensuite tous les autres taxis reculent d’une place. Une parade bien étrange à voir, vraiment. Et une information qui peut-être vous évitera quelques malentendus avec les chauffeurs en voulant monter dans le premier taxi de la file.
La nourriture
Je vais vous faire une révélation, la macédoine de légumes qu’on mange froide avec de la mayonnaise, eh bien ça ne vient pas du tout de Macédoine. Là-bas ils appellent cela une salade russe.
Au risque d’en décevoir certains, il n’y a pas de fast-foods en Macédoine. Pas de McDonald’s, sacrilège ! Enfin, pas de fast-foods américains. Par contre vous trouverez pléthores de kebabs à tous les coins de rues (écrit Kebap en macédonien).
En ce qui concerne la nourriture locale, ça ressemble beaucoup aux spécialités serbes ou des Balkans plus généralement. Ils mangent beaucoup beaucoup de viande. Sur les menus, on voit souvent apparaître agneau, mouton, porc sous forme hachée, appelés Ćevapčići. Et c’est plutôt épicé. La petite nature que je suis dirait même que c’est trop épicé. Disons que la première saucisse, ça passe. La deuxième saucisse commence vraiment à arracher. Je n’ai jamais pu manger la troisième. La viande est souvent servie avec une salade, des crudités et de l’oignon. En légumes, c’est plutôt du genre qui tient au ventre (haricots blancs ou rouges, gratins de patates). Et quel que soit le plat que vous commanderez, on vous servira toujours un bol de ketchup. Oui un bol entier, pas un ramequin. Même lorsque vous commandez une pizza. J’ai pas trop compris le délire avec le ketchup à tous les plats.
Le petit-déjeuner est uniquement salé en Macédoine: charcuteries, fromages, brioches salées… J’avoue que j’aurais bien pris juste une tranche de pain avec de la confiture, mais il n’y avait pas de confiture.
Niveau tarif, c’est très bon marché pour nous. Les plats au restaurant coûtent en moyenne 200 MKD (soit 3,20€) et les boissons (chaudes ou froides) sont entre 70 et 90 MKD (entre 1,10€ et 1,40€).
La population locale
Hormis les jeunes de la tranche d’âge 15-25 ans qui ont fait des études et les professionnels du tourisme (commerçants de magasins de souvenirs, restaurants du bazaar ou de la place de Macedonia) très peu d’habitants parlent anglais. Les chauffeurs de bus ne parlent pas anglais, les employés de supérettes non plus. Et comme tout est écrit en cyrillique, vous allez devoir vous débrouiller tout seuls, ou jouer d’entraide avec les autres touristes tout autant paumés que vous.
Hormis la barrière de la langue, les locaux sont très sympas, accueillants. Je n’ai ressenti aucun mépris envers les touristes étrangers. Nous sommes définitivement les bienvenus chez eux.
Lorsqu’on annonce à un macédonien qu’on est français, sa première question est souvent « comment nous sommes-nous retrouvés ici, en Macédoine ? ». Un peu comme en Estonie, ils me posaient tous cette question. Et quand je leur dis que j’ai choisi de visiter leur pays car je le trouve beau et intéressant, je ressens une pointe de fierté chez eux. Ils ont conscience d’être les grands oubliés du tourisme européen. Difficile de faire face quand on a comme voisins la Croatie, la Grèce ou la République Tchèque, qui sont hyper populaires. Donc quand des macédoniens rencontrent quelqu’un qui a pensé à leur pays comme destination touristique, forcément ça leur fait plaisir et ça leur donne de l’espoir de développement pour le futur. Voilà pourquoi je vous encourage tous à visiter ces pays. Pas seulement la Macédoine, mais aussi le Kosovo, la Serbie, la Bosnie, la Moldavie… Ces pays oubliés des touristes. Moi en tout cas, je retournerai dans cette région des Balkans dès que je le pourrai, pour continuer d’explorer et d’être dépaysée.
Déclarez vos objets de valeur
Un autre paragraphe m’a interpellée dans mon Guide Bradt, celui sur la déclaration de ses effets personnels aux douanes. Le guide conseille de déclarer ses objets de valeur lors de notre entrée dans le pays. Il faut demander un formulaire spécifique. Cela inclut les ordinateurs portables, tablettes, appareils photos, instruments de musique, drones, bijoux… Si on ne le fait pas à l’entrée du pays et qu’on souhaite ressortir du pays avec ses objets sans avoir de justificatifs, on risque d’être embêtés (confiscation des objets et amende de 500€). Je trouvais cette procédure un peu lourde pour du matériel qui est devenu complètement banal de nos jours et puis franchement à l’arrivée à l’aéroport, personne n’est là pour vous informer de cette procédure et encore moins pour vous distribuer le dit formulaire. Je suis partie de France en me disant que je ne déclarerai pas mes objets. Par précaution, je n’avais pas emmené mon reflex en Macédoine, ni mon Ipad d’ailleurs. Je n’avais emmené que mon appareil photo hybride et une tablette Asus premier prix afin de transférer mes photos au jour le jour. De ce fait, si on m’obligeait à laisser mes appareils électroniques sur place, j’aurais limité la casse. Bon je tiens à mon appareil hybride comme à la prunelle de mes yeux, mais c’est toujours moins pire et moins cher que si l’on me confisquait mon reflex et ses objectifs.
Au final, il ne m’est absolument rien arrivé. J’ai pu repartir sans problème avec mes appareils électroniques non déclarés. Le contrôle de sécurité à l’aéroport a été normal et très rapide. Mais j’ai lu des témoignages qui font un peu peur sur les forums Lonely Planet et TripAdvisor. A priori, ça arriverait surtout aux postes de frontières terrestres. A l’aéroport, il semblerait que vous ne serez pas embêté. Mais je préfère vous prévenir. Après, vous faites comme vous voulez, mais vous le ferez en toute connaissance de cause. J’ai pris le risque et il ne m’est rien arrivé, mais je ne peux pas vous garantir que ce sera pareil le jour de votre passage.
Voilà, c’est fini pour le Guide Pratique complet pour préparer votre voyage en Macédoine. Je pense avoir couvert à peu près tous les sujets. Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à les poser en commentaire et je vous y répondrai avec plaisir. Malgré quelques procédures qui peuvent paraître un peu lourdes, ne vous inquiétez pas, votre séjour devrait bien se passer. Profitez du moment présent et vous apprécierez les trésors que la Macédoine a à vous offrir.
Pour relire la Partie #1 du Guide Pratique, cliquez ici.
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Avez-vous déjà voyagé en Macédoine ou dans un pays dont vous n’aviez que peu d’informations avant votre départ ? Comment vous y êtes vous préparé ?
7 Comments
C’est toujours pratique d’avoir des conseils et de connaître le vécu de ceux partis avant nous, surtout pour des pays comme ceux-ci, où les touristes ne s’aventurent pas encore beaucoup pour le moment.
Des fois ça permet de « franchir le pas ».
Article très intéressant.
Juste une petite remarque : quand tu dis « Difficile de faire face quand on a comme voisins la Croatie, la Grèce ou la République Tchèque, qui sont hyper populaires », es-tu sure que la République Tchèque soit voisine ?
J’ai mentionné en phrase d’introduction de mon article tous les pays frontaliers avec la Macédoine. Dans cette phrase en particulier, je parlais de toute la zone d’Europe du sud et de l’Est qui compte une quinzaine de pays tout de même et malheureusement seulement 3 sont des destinations touristiques populaires (Croatie, Grèce et République Tchèque). Les autres pays sont les grands oubliés du tourisme. Donc non la République Tchèque n’est pas un voisin frontalier pur (ce que je n’ai jamais dit d’ailleurs) mais c’est un pays proche qui fait partie de cette région d’Europe. D’ailleurs pour info, la Croatie n’est pas frontalière avec la Macédoine non plus. 4 pays les séparent l’un de l’autre. Et pourtant ils font partie de la même région d’Europe.
Bonjour,
petite rectification, quand tu dis que la Macédoine doit concurrencer avec ses pays voisins. Ok pour la Grèce (dont la province frontalière porte le même nom que la FYR de Macédoine) non pour la Croatie. Ce n’est pas un pays limitrophe, par contre il aurait été judicieux de mentionner le Monténégro qui est en plein boom touristique ou à moindre mesure la Bulgarie. Quant à la République Tchèque, c’est un pays qui se trouve au moins à 1500 km au nord est de la Macédoine! Ce n’est nullement un pays des Balkans, mais un pays de l’Est (slave).
C’est dommage que tu n’ait pas lu le commentaire juste avant le tien, car je précisais que je ne parlais nullement des pays « frontaliers » (j’ai justement bien fait attention au choix de mes mots). Quand je dis « voisins », je parle de toute la zone d’Europe de l’Est et du sud en ne mentionnant que les pays touristiques, comparé à tous les autres qui sont oubliés du tourisme, mais qui méritent pourtant le détour.
bonjour je pars dans 1 semaine découvrir ce beau pays , je voulais savoir si c’était pas trop dangereux en étant noir ? je sais que dans certain pays voisins on m’a déconseillé mais j’avais vraiment envie de visiter la macedoine ! merci pour les info en tout cas !
Désolé de répondre un peu tard. Tu as déjà dû partir en Macédoine. J’aurais tendance à dire que c’est un pays tolérant car j’ai vu les religions, les minorités ethniques qui cohabitaient juste à côté dans le même quartier et tout se passait bien. Je ne vois pas le pays comme un pays dangereux, même pour une personne noire. Mais je ne suis pas personnellement concernée. Du coup si tu veux bien partager ton retour ici en commentaire, ça pourrait en intéresser d’autres.