Dans mon article précédent, je vous racontais combien on avait apprécié Jaipur, malgré le fait que ce soit une grande ville indienne. Parmi les lieux que nous avons visités dans cette ville, un nous a laissé un souvenir particulier. Loin des touristes et des sites culturels, se situe un temple caché au creux d’une colline sur les hauteurs de Jaipur : le Galta Monkey Temple ou Galta Ji. Et comme son nom l’indique, il est habité par de nombreux singes sauvages. L’espace d’un moment, je me retrouvais sur le rocher de Gibraltar, en Andalousie.
Le chauffeur de rickshaw nous laisse à la sortie de la ville, à une city gate. Quatre vaches nous barrent la route. Nous passons à travers et commençons l’ascension sur ce chemin caillouteux. On aperçoit rapidement nos premiers singes, des bébés même, avec les habitations colorées de la ville en arrière-plan. On peut dire qu’on est dépaysé là.
Ça grimpe pas mal. A mi-chemin, on peut s’arrêter visiter le Sun temple. Un petit temple au milieu de nulle part, dédié à Hanuman, le dieu-singe.
On continue notre ascension. Plus aucun touriste ici. Seulement des locaux en famille, des groupes d’amis, quelques moines solitaires ici et là…et toujours les singes. Il s’agit de macaques Rhésus. Autant dire qu’ils n’ont pas peur des humains. Ils sont plutôt curieux et n’hésitent pas à réclamer de la nourriture.
Une fois arrivés au sommet de la colline, on se retrouve face à une jungle foisonnante. On ne s’imagine pas une seconde trouver la jungle si proche d’une si grande ville, et pourtant ! On continue à suivre le chemin qui redescend de la colline où l’on se trouve. Le temple n’est plus très loin.
Nous arrivons enfin au temple, on entend des cris qui résonnent. Il y a de la vie au fond de cette vallée cachée derrière la ville de Jaipur. Nous apercevons en premier des bassins ou seuls des hommes s’y baignent. Le bassin des femmes se situe juste derrière, bien séparé de celui des hommes par un épais mur. Il s’agit de « sacred kunds », des bassins dont l’eau sacrée provient de sources naturelles des collines alentour et qui s’écoulent jusqu’au temple.
Le temple Galta Ji est un site de pèlerinage hindou. Se baigner dans ses sources naturelles aurait le pouvoir de se laver de tous ses pêchés.
L’environnement de ce temple est vraiment exceptionnel. Nous sommes en pleine nature, au milieu de nulle part. Le temple a été construit directement à flanc de roche. Les singes viennent ajouter la petite touche exotique à ce lieu qui est déjà exceptionnel.
Passé les bassins sacrés, ce n’est pas un temple qui nous attend, mais un complexe de temples. Dans mes souvenirs, il y a au moins trois temples. Deux temples qui se font face et un autre temple au fond. Contrairement aux autres temples qu’on a pu voir en Inde, celui-ci ne présente pas de riches ornements sculptés, pas de centaines de statues. Au contraire, sa façade est plutôt plate mais est recouverte de nombreuses peintures colorées qui arborent des scènes du temps de la royauté. De nombreuses coupoles, dont la structure fait penser aux havelis, surplombent les toits du temple.
Avec tous les singes qui l’habitent, on pourrait croire que le Galta Ji temple est dédié au dieu-singe Hanuman. En fait, il est dédié à Ganesh, le dieu-éléphant de la sagesse et de l’intelligence.
Il est temps de remonter la colline et de redescendre dans la ville de Jaipur. Nous avons vraiment apprécié cette parenthèse dans la jungle. Quand on vient du tumulte de la ville, se retrouver ici en moins de 30 minutes de marche, c’est une ambiance totalement inattendue. Pour être honnête, avec tous ces singes, je m’attendais à tomber sur un temple totalement à l’abandon, où la nature aurait repris ses droits. C’est en fait un haut lieu de pèlerinage hindou, encore utilisé aujourd’hui. Rien que la balade sur les hauteurs de la ville avec la rencontre avec les singes m’aurait suffi. Finalement, j’ai aussi visité un lieu sacré très intéressant.
Nous y sommes allés en fin de journée et nous étions les seuls étrangers à ce moment. On ne nous a pas embêtés lors de notre visite. Si ce n’est quelques singes un peu trop insistants pour réclamer de la nourriture. Là encore, nous étions plongés en plein cœur d’un moment important pour tous ces pèlerins et on s’est senti privilégiés de pouvoir assister à tout ça. Une jolie expérience hors des sentiers battus et qui pourtant se situe tout proche de Jaipur. Il suffit de savoir où il est caché.
Infos Pratiques
Accéder au temple : Demandez au chauffeur de rickshaw de vous déposer à la City Gate, après Surajpol Bazaar. Ensuite grimpez, grimpez, puis redescendez sur l’autre flanc de la colline pour atteindre le temple. On ne le voit qu’au dernier moment, mais il n’y a pas moyen de se perdre. Prévoir une petite demi-heure de marche.
Ah oui, j’ai oublié de le préciser, c’est gratuit. Vous pouvez accéder au complexe et visiter l’intérieur des temples gratuitement. Si on vous demande de payer ou de faire un don, bien évidemment, c’est un charlatan.
Est-ce un lieu que vous aimeriez visiter ? Avez-vous déjà visité un temple habité par des animaux sauvages ailleurs dans le monde ?
5 Comments
Ca me rappelle tellement le film Hanuman que je regardais étant plus jeune. Cela me semble magnifique mais après avoir lu ton article sur l’Inde je n’ai vraiment pas le courage d’y aller malheureusement…Je sais que je ne tiendrais pas le choc
Lieu très original et dépaysant qui doit vraiment valoir le détour.
Ça vaut le coup de sortir des sentiers battus. C’est également ce que nous essayons de faire dans nos périples.
Très belles photos, qui font de beaux souvenirs.
Belles photos, j’aimerais vraiment visiter ce temple
Cet article est tout simplement génial! Je ne m’attendais effectivement pas à autant de verdure si proche d’une grande ville indienne. Entre les singes, les temples et toute cette nature, j’ai envie de courir à Jaipur sur le champ!
Oh merci beaucoup, j’ai vraiment adoré cet endroit sur les hauteurs de la ville de Jaipur. Il y a tellement de belles choses à visiter et à vivre (les bazars, la street food) à Jaipur, que le déplacement dans cette ville du Rajasthan vaut vraiment le coup.