L’Istrie entre terre et mer: Les villages perchés côté terre

La région de l’Istrie a été la première étape de notre roadtrip en Croatie. C’est l’accès au pays le plus proche depuis la France. Bien que le pays soit une destination très populaire des français, ce n’est définitivement pas en Istrie qu’ils viennent passer leurs vacances. Ici, on y trouve que des allemands, des italiens et des autrichiens.

L’Istrie est une région qui offre beaucoup d’attraits touristiques. Elle a vraiment tout pour plaire aux visiteurs. La région s’étend sur un triangle de 2800 km² comme une grande péninsule, offrant accès à la mer par deux de ses côtés. Hormis le littoral, le centre de la région attire aussi les visiteurs. Ici point de diagonale du vide ou de campagne isolée dénuée d’intérêt. L’Istrie offre pléthore de villages perchés sur des collines. Il paraît qu’en Toscane, le concept cartonne (San Gimignano, Volterra, Monteriggioni) alors en Croatie, ça doit fonctionner aussi.

L’Istrie entre terre et mer, on ne peut pas trouver meilleure expression pour la décrire. On commence donc notre récit côté terre, avec la visite des villages perchés. Ces derniers étant une des principales attractions de l’Istrie. Il y a beaucoup de villages perchés. Les guides, les blogs…tous vous listent une ribambelle de noms de villages. Il va falloir faire des choix pour ne pas risquer l’overdose. Nous en avons sélectionné trois que nous avons visité sur deux journées différentes. Pour vous mettre en appétit et vous donner envie de visiter les terres de l’Istrie, je vous annonce que les spécialités du coin sont la truffe, l’huile d’olive, le vin. L’agritourisme et les bonnes tables sont donc au programme entre les déambulations de deux villages médiévaux.

Motovun

Motovun sur la colline, au pied des vignes

Motovun semble faire l’unanimité. Ça annonce d’emblée “site hyper touristique”, mais on se lance quand même. On se dit que si tant de gens en parlent, c’est que ça doit être beau. Je m’étais préparée à ce qu’il y ait beaucoup de monde. Je ne sais pas où étaient les gens ce jour-là mais il n’y avait personne à Motovun. On s’était pourtant levé tard. Tant mieux pour nous. Nous avons découvert le village sous un matin calme où il y avait quelques locaux qui buvaient leur café en terrasse devant les remparts, avec les chats du village sur les rebords de fenêtre, à l’affût de la moindre gourmandise qu’ils pourraient chipper aux clients.

La place principale du village est très jolie et reconnaissable avec sa tour médiévale en pierre et son église au mur lisse jaune. Les autres rues du village ont tout autant de charme avec des façades colorées, du vert pastel au bordeaux. On est même allé s’enfoncer dans les ruelles plus éloignées, où vivent les habitants et d’autres guesthouses plus intimes. Le charme est toujours présent. De jolies façades colorées, de jolies portes et encadrements de fenêtres. Ce qui me rassure sur l’authenticité du village. Motovun n’est pas uniquement un village de touristes. Il y a des habitants, des chats et le charme du village ne se limite pas à deux rues principales. C’est bien tout le village qui possède ce même cachet. J’ai donc bien apprécié ma visite de Motovun. J’ai été séduite et agréablement surprise car j’avais lu des récits de blogueurs qui l’avait trouvé sur-côté.

J’ai par contre été moins emballée par la vue sur la campagne depuis les remparts. Un peu plus banale, rien d’extraordinaire en soi. Mais la vue du village perché depuis le bas de la route est superbe. Le village est entouré de vignes et on voit sa belle tour au loin. On veut le voir de plus près.

Grožnjan

Le deuxième village perché que nous avons visité était Grožnjan. Je n’avais pas d’attentes de la part de Motovun, mais du coup j’avais mis plus de pression sur Grožnjan pour me séduire. Finalement, la magie n’a pas totalement opéré.

Le village est joli avec beaucoup plus de maisons en pierres ici. Il accueille énormément d’ateliers d’artistes (poterie, mosaïques, peintures, sculptures…). Mais il accueille tellement d’artistes que j’ai eu l’impression que c’était un village carton-pâte, sans âme, sans habitants. Le genre de village qui devient complètement désert à la nuit tombée et réouvre le lendemain pour les touristes uniquement. Peut-être que ça a joué sur notre appréciation le fait que la poterie et la mosaïque ne soient pas notre art préféré. On peut rentrer dans un ou deux ateliers par curiosité, mais ce n’est pas notre genre d’entrer dans tous les ateliers d’artistes, tout en sachant pertinemment que nous n’achèterons rien. S’il y avait eu une papeterie artisanale, ou une fabrique d’huile d’olive…, là ça nous aurait tout de suite plus intéressé.

En plus nous y étions à l’heure du déjeuner. Je me réjouissais de trouver une bonne table et de me poser en terrasse. En réalité, le choix de restauration sur place est hyper restreint (que des bars). J’avais repéré deux adresses qui avaient l’air sympa dans mon Lonely Planet, ces deux établissements recommandés n’existaient déjà plus à l’été 2018. Donc s’il s’agit du genre de village où les commerçants ne gardent même pas leur commerce plus de deux ans, c’est qu’il y a un problème. On a fini par manger une pizza en terrasse sur une placette certes très charmante, mais pour la gastronomie locale on ne retiendra pas Grožnjan.

En conclusion, moi, à titre personnel je n’ai pas eu le coup de coeur pour Grožnjan, même si ça reste un joli village médiéval. Les personnes plus sensibles aux arts apprécieront sûrement mieux le village que moi. Le fait de pouvoir rencontrer des artistes dans leurs ateliers de création et de pouvoir ramener un souvenir de décoration chez soi (si on en a les moyens) rend forcément l’expérience plus mémorable.

Labin

Labin est le troisième et dernier village perché que nous avons visité en Istrie. Il est vraiment excentré par rapport aux autres villages puisqu’il se situe à la sortie de l’Istrie, tout proche de l’embarcadère du ferry pour les îles Cres-Losinj. Il était sur notre route et Chloé en avait dit que du bien juste avant de partir alors on a fait escale.

C’est un village bien moins réputé que Motovun et Grožnjan et c’est pourtant celui qui m’a le plus séduit. Il a tout pour plaire: perché sur une colline entouré de vignes, un fort médiéval, des façades aux couleurs pastels, des églises avec un parvis de tournesols, une rue avec des parapluies suspendus, des bars avec des terrasses panoramiques et même des vestiges archéologiques avec un ou deux musées.

J’étais contente, car ce que j’avais considéré comme simple arrêt étape avant de prendre le ferry nous aura finalement permis de clôturer en beauté l’étape Istrie de notre roadtrip en Croatie. On quitte la région sur une bonne note et j’en garde un bon souvenir.

Voilà les trois villages perchés que nous avons visité en Istrie croate. La prochaine fois, nous regagnerons le littoral pour visiter l’Istrie côté mer. Au total, nous avons passé quatre jours et trois nuits dans la région de l’Istrie. Sachez qu’on pourrait prévoir de rester une semaine entière en Istrie, sans pour autant s’ennuyer, tellement la région est riche et variée. Nous n’en avons vu qu’une petite partie et on a bien aimé cette région. C’est surtout une région qui est beaucoup moins touristique que tout le coin de Dubrovnik et Split. Ça rend donc les vacances cent fois plus agréables.

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