Le Sud de l’Islande offre un très grand nombre de sites naturels et variés, tous plus beaux les uns que les autres. Après s’être mouillés au pied des cascades les plus emblématiques et après s’être émerveillés devant la carcasse de l’avion abandonné, nous avons continué sur la route du Sud, toujours plus à l’Est.
Dyrhόlaey
Notre prochaine étape nous a mené à Dyrhόlaey. En direction de Vík, nous avons bifurqué de la route principale car nous voyions l’Océan sur le côté et il y avait des panneaux de sites d’intérêt. Grand bien nous a pris, ce détour fut le plus beau moment de la journée, la surprise pas prévue. Nous avons revu des macareux moines. Nous en avions vu la veille sur les îles Vestmann, mais nous les cherchions assidûment. Là, sans s’y attendre, on se retrouve face à une tribu de macareux et on les voit de super près en plus.
Je les trouve plus gros que ceux d’hier, ils doivent être plus âgés. En tout cas, ils sont tout aussi joueurs. Beaucoup se font le kiff de se laisser tomber de la falaise puis de planer. Certains plongent tête la première dans l’océan. Ils ont dû repérer des petites gourmandises. C’est très marrant à regarder mais vraiment dur à photographier dans l’eau. Ils sortent la tête à peine quelques centièmes de secondes pour replonger. Au moins, ceux qui se pavanent sur la falaise sont plus faciles à observer. J’ai l’impression que je peux presque les toucher en tendant le bras. Ils ne sont vraiment pas farouches ceux-là. Ici encore, ils sont au moins une centaine de macareux sur les touffes d’herbe sur la falaise de lave. Je suis comme une gosse, je pourrais les observer pendant des heures. Mais contrairement aux îles Vestmann, ici nous ne sommes pas seuls face aux macareux. Les gens s’attroupent rapidement autour. Attention pluie de macareux. Mode « mignonitude » enclenché.
Nous laissons notre place et allons explorer le reste du site de Dyrhόlaey. Car outre la joie de pouvoir s’approcher ainsi des macareux, le site offre des panoramas spectaculaires. Vous allez me dire que j’abuse de l’usage de superlatifs, mais honnêtement en Islande, le splendide et le spectaculaire vous attendent à chaque recoin. Ici, nous nous tenons sur des falaises formées par une éruption subaquatique d’il y a plusieurs milliers d’années. Nous marchons littéralement sur des coulées de lave qui ont formé des arches et d’énormes rochers-îlots dans la mer. D’ailleurs, ce jour-là, elle est déchaînée et se fracasse contre les rochers de lave. Comme partout en Islande, il n’y a pas de barrière entre le bord de la falaise et le vide, et le vent peut-être très violent. La prudence est donc de rigueur.
Au bas de la falaise, une longue étendue de sable noir s’étend jusqu’à l’horizon. C’est la fameuse plage de Reynisfjara. Tout au bout, trois colonnes de basalte, connues sous le nom de Reynisdrangar, sortent de la mer tels des pics acérés. La légende raconte que ce serait des trolls qui ramenaient un bateau sur la plage. Surpris par le lever du soleil, ils furent pétrifiés, se transformant alors en aiguilles de roche. D’ailleurs, nous reprenons la voiture et nous rendons directement au pied de Reynisdrangar.
Reynisfjara
La plage de Reynisfjara est faite de toutes petites billes noires, ce n’est pas du sable en fait. On y trouve une grotte, faite de basalte encore, qui s’est formée naturellement. La tradition est de se faire photographier sur ces orgues basaltiques parfaitement hexagonales. Elles sont tellement grandes qu’on peut se tenir sur une colonne.
A l’inverse, l’intérieur de la grotte présente une roche bien plus fine et plus aiguisée. On pourrait presque se couper si l’on appuie sa main trop fort. On imagine bien qu’une telle formation n’a pu se faire qu’avec la violence du vent et des éléments naturels tels qu’on les connait en Islande.
D’ailleurs, comme depuis notre arrivée en Islande, il pleut encore et toujours, et il y a du vent. Ça fait quatre jours non-stop. Une météo comme celle-ci est assez fatigante, surtout lorsque vous dormez dans un van riquiqui, que vous ne prenez pas de douche tous les soirs et que vous faites la cuisine en plein air, livré aux éléments. Nous nous réfugions quelques heures au resto-snack de la plage de Reynisfara, auprès d’un bon chocolat chaud et d’une pâtisserie. Nous essayons entre autres de faire sécher nos vêtements tout en profitant du Wifi gratuit. Je recommande le lieu, c’est spacieux et il a de grandes baies vitrées donnant sur la plage de Reynisfjara. Les tarifs sont raisonnables pour l’Islande. On peut y prendre le goûter mais aussi manger des repas complets.
Non loin de là, vous trouverez la ville de Vík í Mýrdal. C’est ici qu’il faut faire le ravitaillement (courses, essence) avant un long désert routier. De notre côté, nous ne faisons pas long feu ici.
Katla
Nous continuons la route et trouvons un joli spot de camping sauvage pour la nuit, en plein dans le géopark de Katla. On se croirait sur une autre planète avec tous ces pseudo-cratères recouverts de mousse. Le paysage est irréel.
Un panneau explicatif m’indique que nous sommes sur le champ de lave Eldgjárhraun. C’est même la plus grande quantité de lave sur Terre déversée lors d’une seule et unique éruption (800 km² de lave), la dernière éruption de Eldgjá en 934. On parle de géopark Katla et pas d’un seul volcan car le cratère du volcan Katla fait en fait 100 km² et il contient en son centre une multitude d’autres fissures volcaniques. La dernière éruption en date du Katla est de 1918. Eh ben dis donc, l’Islande est vraiment un pays de dingue. Elle est puissante, elle est impressionnante, un peu effrayante aussi. On se dit qu’un jour, tous ces volcans peuvent se réveiller. Le dernier date d’il n’y a pas si longtemps que ça. Vous vous souvenez de l’Eyjafjallajökull en 2010 ? Sur ces bonnes paroles, bonne nuit, nous retournons dans notre van encerclés de tous ces pseudo-cratères endormis.
Quel a été votre coup de cœur du Sud de l’Islande ? Connaissiez-vous l’immense champ de lave de Katla ?
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8 Comments
Oh que j’aime les macareux, je ne me lasse pas de regarder tes photos !! Et tomber dessus par hasard comme ça, c’est top ! J’étais émerveillée de les observer à Dyrholaey moi aussi. <3
Je ne m’en lasse pas non plus, ils sont trop choux.
J’aimerai aller en Islande un jour mais tu vas te moquer de moi : je n’aime pas le froid ! Oui, c’est comme si quelqu’un dit qu’il aimerait aller dans le désert du Sahara mais qu’il ne supporte la chaleur ou mieux le sable :)…En même temps, peut être que je m’en fais toute une montagne alors que les températures ne sont pas si basses que ça ? Tes photos sont très belles en tout cas !
Alors moi je suis une très grande frileuse. Paradoxalement, je suis attirée comme un aimant vers les destinations nordiques et j’y vais même pendant l’hiver (Norvège, Danemark). C’est pas aussi froid que ce qu’on croit. L’Islande en été ce n’est pas non plus la mort. C’est venteux, mais quand on est équipé tout va bien. Et franchement les paysages grandioses valent amplement le coup de se cailler un peu. J’espère que tu iras un jour, tu ne regretteras pas.
Ils ont vraiment l’air rigolos ces macareux. Pour ma part, je n’en n’ai jamais vu.
Les paysages sont vraiment magnifiques, sauvages, comme je les aime.
Ils sont trop mignons et rigolo les macareux. Il y en a aussi en Ecosse sinon 😉
Je cherche aussi un endroit de camping sauvage dans ces coins-là ! Mais je ne trouve pas le champ de lave Eldgjárhraun où vous avez campé… Tu pourrais me dire comment y aller ? Et est-ce que c’est proche de la route 1 ? Merci !
J’ai localisé le point où nous avons campé sur la carte en bas de l’article. C’est sur la route 1 en direction de Katla Geopark. Il y a une rivière d’un côté et la route 209 de l’autre côté. Officiellement, on n’a pas le droit de camper (on a remarqué le tout petit panneau le lendemain en partant) mais clairement il n’y a aucun passage sur cette route la nuit, personne n’est venu nous déloger.