Dans l’article précédent, je vous décrivais l’itinéraire général de notre road trip en Suède. Aujourd’hui, on rentre dans les détails du voyage avec notre première étape suédoise.
Le Bohuslän a été la première région de Suède que nous avons visité lors de notre road trip de cet été. C’est une région/archipel qui se situe au Nord de Göteborg et près de la frontière norvégienne. Nous avons passé cinq jours dans cette région sans visiter Göteborg. Voici notre itinéraire et nos coups de cœur.
Le Bohuslän côté nature
On commence avec mes coups de cœur de la région et sans surprise, c’est du côté nature qu’on les a trouvés. Deux randonnées nous ont marquées dans le Bohuslän.
Islandsberg
D’abord celle d’Islandsberg, au sud de Grundsund (île de Skaftö accessible en ferry ou par un pont). Nous avons marché pendant près de 50min sur une route interdite aux voitures puis dans une forêt. Le sentier ne correspondait pas du tout à la description de la rando que j’avais lu sur internet.
Je commençais à m’inquiéter quand enfin au bout de plusieurs kilomètres, nous arrivons à une plage isolée puis nous marchons enfin sur la côte. De gros rochers en prise aux vents de la mer du Nord et joliment fleuris à cette époque de l’année de sauge fuchsia.
Nous arrivons au bout de la côte à un très vieux phare en pierre et une cabane traditionnelle suédoise complètement isolée sur une falaise, qui nous ouvre un panorama sur tous les petits îlots-rochers de l’archipel. La vue est très sympa et après ces longs kilomètres d’incertitude, la récompense vaut le coup.
C’est un endroit très isolé, il faut vraiment le chercher pour le trouver. On ne peut pas arriver ici par hasard. J’avais repéré cette randonnée sur le site internet de Vast Sverige. Je n’ai trouvé aucune indication de distance ou de dénivelé pour cette rando mais ça reste facile (on est en bord de mer donc ça ne monte pas beaucoup). Sur place, le balisage est pratiquement inexistant hormis un mini panneau en bois presque effacé devant une ferme qui indique la direction « Islandsberg ».
Réserve naturelle de Stångehuvud
La deuxième randonnée qu’on a adoré dans le Bohuslän était dans la réserve naturelle de Stångehuvud, au bout de la ville de Lysekil. Nous traversons le petit port de pêche et nous nous retrouvons au pied de grands blocs de granit rose. C’est déjà l’entrée de la réserve naturelle, un lieu protégé pour ses espèces de plantes et d’oiseaux qui nichent dans les rochers. Nous suivons les traits blancs peints à même la roche et zig-zaguons dans cet immense labyrinthe de falaises roses et orangées.
Les roches forment des vagues, ça monte et ça descend, parfois il y a une grande faille. C’est une véritable mer de rochers roses. Des cordes ou des rembardes en métal sont parfois là pour éviter que nous nous fassions avaler par cet océan minéral déchaîné.
Les petits traits blancs nous mènent à une minuscule cabane blanche au bout de la réserve. Là encore, on bénéficie d’une jolie vue sur les îlots de la péninsule de Lysekil où l’on voit défiler voiliers et bateaux de pêche. Cette réserve naturelle est un lieu intéressant car elle donne vue sur le Gullmarsfjord. C’est le seul fjord suédois d’après la définition norvégienne de ce qu’est un fjord: lorsque la mer entre à l’intérieur des terres, conséquence d’un glacier qui se retire dans la vallée.
Juste à la sortie de la réserve se trouve une petite plage offrant sable doux et rochers. Nous gonflons le paddle et je m’offre une petite session SUP avec Neïko. Oui, notre chien adore le cani-paddle. Et si vous vous demandiez, l’eau est bonne en Suède au mois d’août. Honnêtement. Parole d’une grande frileuse qui ne peut pas se baigner dans l’Atlantique car c’est trop froid pour elle.
Etape nature à Trollhätan
Trollhätan ne se situe pas officiellement dans le Bohuslän. C’est sur la route quand on quitte la région du Bohuslän via le Västergötland. Je voulais faire arrêt dans cette ville qui possède une cascade qui se déverse sur quatre niveaux, créée par un barrage. C’était la seule cascade que nous allions voir dans le Sud de la Suède, donc pour moi une étape incontournable, même si la cascade est créée artificiellement.
On n’aura pas vu de cascade. Depuis le Covid, les employés de la centrale hydroélectrique ont complètement arrêté d’animer le barrage et donc il n’y a plus de cascade. Le canyon est totalement asséché.
Cependant, on a bien aimé notre étape dans cette ville. Nous avons fait une randonnée tout autour du fleuve Göta älv, en suivant le Trollhätan City Trail au cœur de la réserve naturelle d’Älvrummet. Un sentier de randonnée en ville mais en forêt et au bord de l’eau à la fois. Tantôt des points de vue plongeants, comme depuis Kopparklinten et des points de vues plus terre à terre comme depuis le pont en bois.
Le parc national des îles Koster (Kosterhavet)
Ce parc national est le plus au Nord du Bohuslän, pratiquement à la frontière norvégienne. C’est un parc national marin. Nous ne nous y sommes pas rendus car nous avons eu deux jours de pluie sur les cinq jours de notre séjour et honnêtement je n’ai trouvé aucune information sur ce parc si nous avions le droit d’embarquer avec le chien, que ce soit pour le ferry ou sur les îles (sachant que c’est une zone protégée). Donc nous n’avons pas pris le risque de faire toute la route au Nord pour rien. Mais pour les amoureux de nature comme nous, je vous recommande chaudement la visite.
A la journée, il faudra choisir son île à visiter (Koster Nord ou Koster Sud). On laisse sa voiture sur le continent et on visite l’île à pied ou à vélo. On peut faire des tours en bateau, en kayak, avec ou sans guide naturaliste. Bref, les îles Koster promettent de belles rencontres et je regrette de ne pas y être allée.
Voilà, pour une région suédoise plutôt connue pour son côté villes et villages touristiques, on est content d’avoir trouvé de quoi assouvir notre besoin de nature et de grands espaces. Mais évidemment, on a aussi fait du tourisme dans les dits-villages touristiques puisque c’est l’objet du prochain paragraphe.
Le Bohuslän côté villages de pêcheurs
Fjällbacka & Tanum
Le village touristique de pêcheurs le plus au Nord est le village de Fjällbacka. Tous les blogueurs qui ont visité ce village parlent de sa renommée grâce à l’autrice suédoise Camilla Läckberg. Alors j’adore lire, mais je ne connaissais pas du tout cette autrice car elle n’écrit que des polars, le seul style littéraire que je déteste. Du coup, nous avons visité Fjällbacka, non pas pour marcher sur les traces de cette autrice mais bien pour la vue panoramique qui m’était promise sur les hauteurs du village.
Nous avons visité ce village sous deux météos radicalement différentes : un déluge apocalyptique et un grand soleil, grande chaleur. Le village est agréable et à taille humaine. On a apprécié que ce ne soit pas une usine à touristes et le parking est gratuit dans le village.
Ça vaut vraiment le coup de monter sur la colline en granit au-dessus du village. On a une vue dégagée sur l’archipel du Bohuslän. A mon sens, si vous voulez faire une excursion en bateau ou en kayak, c’est à Fjällbacka qu’il faut le faire. Plein de petits îlots rocheux, c’est tellement beau.
A seulement 10 min de Fjällbacka, ne manquez pas les peintures rupestres de Tanum. Un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il s’agit de dessins gravés dans la roche par les vikings à l’âge de Bronze (1700 à 300 avant J-C.). Les gravures représentent des scènes de chasse, de combat, de voyage en drakkar, des cérémonies de mariage ou funéraires… C’est plus des motifs symboliques, comme l’art aborigène en Australie, plutôt que des dessins vraiment artistiques. Et les scènes ont surtout des significations religieuses, mettant en action des dieux nordiques ou des rituels.
Commencez votre visite au musée Vitlycke (Bon à savoir : toilettes et Wi-Fi gratuit dans la boutique du musée). C’est là que vous trouverez le plus gros regroupement de dessins. On a apprécié les panneaux explicatifs en français. En quittant le musée, regardez bien les petits panneaux touristiques marrons au bord de la route qui indiquent d’autres peintures rupestres (Aspeberget, Litsleby, Fossum). Les gravures sont éparpillées sur près de 600 sites dans la forêt, dans une zone de 45km² autour du musée. L’accès aux différents sites de gravures est totalement gratuit.
Smögen
Smögen était un autre des villages de pêcheurs touristiques très populaires. Evidemment, j’avais vu plein de photos des petites cabanes colorées au fond du port et j’ai eu, moi aussi, envie de les voir en vrai. J’avais donc des attentes sur le village de Smögen et la réalité, c’est qu’à part le fond du port, je n’ai pas aimé plus que ça le village.
Je l’ai trouvé vraiment très très touristique. Bondé de personnes alors qu’on est en Suède et donc tout est relatif quand on parle de « foule de personnes ». Alors c’est vrai, à Smögen vous aurez un grand choix de snacks et de restaurants traditionnels. Vous aurez aussi énormément de boutiques de souvenirs made in China ou de magasins de vêtements outdoor hors de prix. Bref, on se sentait un peu oppressé à Smögen alors on n’a pas fait long feu.
Fiskebäckskil
On a préféré le calme de Fiskebäckskil, qui pour le coup n’attire pas les visiteurs. Les rues résidentielles sont trop mimi avec les maisons en bois colorées et joliment fleuries. Le port est moins facilement accessible car il faut se faufiler dans des mini ruelles en pente pour atteindre les ponts de mise à l’eau des bateaux des habitants.
Mais justement on a aimé le côté biscornu et labyrinthique de Fiskebäckskil, qui lui donne tout son charme. C’est clairement un village d’habitants. Il n’y a pas de boutiques de souvenirs ici et seulement un restaurant et un snack. Le parking y est gratuit alors que tout est payant à Smögen par exemple.
Lysekil
Lysekil est plus une ville qu’un village. C’était notre quartier général (au camping Siviks) pendant nos cinq jours dans le Bohuslän. Son centre historique mérite le détour puisque le quartier Gamlestan est l’un des plus vieux du pays. Les premiers pêcheurs s’y sont installés au XVIème siècle. Les maisons en bois du quartier qu’on voit aujourd’hui datent de plus de 200 ans. J’ai vu des petits panneaux devant certaines maisons affichant 1799.
Voilà pour les villages de pêcheurs du Bohuslän que nous avons visités. Il y en a bien plus que ça dans la région mais nous nous sommes limités à quatre pour ne pas faire d’overdose. Et vous le savez, on préfère la nature aux zones urbaines.
Où dormir sur la Côte du Bohuslän
Nous avons passé cinq nuits au camping First Camp Siviks, dans la ville de Lysekil. Je trouvais que loger à Lysekil était un bon compromis car plutôt central entre les îles du Sud du Bohuslän (Skaftö, Orust, Tjörn) et les péninsules et villages du Nord du Bohuslän (Smögen, Fjällbacka…). Finalement, nous avons passé plus de temps au Nord de Lysekil, mais les distances restaient assez courtes d’un lieu à un autre (jamais plus d’une heure de route).
Le camping Siviks dispose d’un accès direct à la mer, dont une plage réservée aux chiens. C’est super de pouvoir se baigner depuis le camping mais le niveau de l’eau est très très bas sur plusieurs centaines de mètres (l’aileron de mon paddle grattait le sable). C’est donc une plage idéale pour les familles avec jeunes enfants, mais qui n’est pas faite pour nager. Par contre, on a beaucoup apprécié la balade depuis le camping sur le granit rose. Une géologie vraiment typique de cette région suédoise.
Pour les malchanceux comme nous qui subiront la pluie et qui dorment en tente : n’ayez crainte, le camping est équipé d’une cuisine commune chauffée avec tout l’électroménager nécessaire, y compris un lave vaisselle. Vous pourrez faire à manger et manger au sec. C’est comme en Islande, les campings suédois sont tous équipés de cuisines communes.
Dans ce camping, les douches sont gratuites et illimitées. Je le précise car c’est très commun en Suède de devoir payer en supplément l’eau chaude de la douche, mais pas au camping Siviks.
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Quel a été votre coup de cœur dans le Bohuslän ? Y a-t-il une randonnée que vous avez adoré ?
2 Comments
Ce secteur est très beau, ce granit rose est une belle surprise ! J’ai été à hauteur de Göteborg, mais côté Danemark, à Skagen, autant dire que de là on ne voit pas les côtes suédoises et c’est bien dommage !
C’est bon à savoir que dans la plupart des campings en Suède on paye un supplément d’eau chaude !
J’aimerais beaucoup découvrir le Danemark hors Copenhague. Je suis sûre que le pays a plein de beaux trésors aussi mais en tant que français on ne connait pas assez bien la diversité du Danemark.