Croatie: Roadtrip entre Istrie et Kvarner – Itinéraire & Budget

Notre grand voyage de l’année 2018 a été la Croatie. Une destination très touristique. Un très beau pays, c’est indéniable, mais un pays que je repoussais d’année en année car justement je le trouvais trop touristique. Pour moi, il y a trop de monde en Croatie. Mais cette année, nous avions un autre élément à prendre en compte dans le choix de notre destination. Nous allions voyager avec notre chien de 10 mois. Ce qui exclut d’office l’avion pour moi. Peut-être qu’un jour nous prendrons l’avion avec notre chien mais là je ne voulais pas prendre ce risque. Ce serait donc un roadtrip au départ de chez nous (Rhône-Alpes) avec nuitées en camping. Et comme je voulais découvrir un nouveau pays, la Croatie s’est donc imposée à nous.

L’itinéraire

On a suivi un itinéraire un peu atypique. Si vous cherchez à voir les incontournables du pays, vous pouvez arrêter votre lecture ici puisque nous ne sommes allés ni à Dubrovnik, ni à Split, ni à Krka, ni Zagreb ou encore Zadar. Mais alors qu’est-ce qu’on a fait, qu’est-ce qu’on a vu ? Quelles régions de Croatie avons-nous visitées ?

Nous nous sommes concentrés sur les régions de l’Istrie et du Kvarner. Les deux régions les plus proches de la frontière slovène et donc les plus proches de la France. Sachant que l’on est parti en voiture depuis la France, il faut prendre en compte le temps de trajet. Depuis chez nous, Google affiche 10 heures de route pour atteindre notre première étape en Croatie. C’était sans compter les nombreux bouchons qu’on s’est tapés en Italie et les bouchons à la frontière croate. Au final, à l’aller comme au retour, on a fait à peu près 16 heures de route, étalés sur un jour et demi avec une nuit en Italie.

Voici l’itinéraire que nous avons suivi une fois arrivés dans le pays. Nous avons fait un roadtrip de 3 200 km au total.

Istrie – 3 jours

L’Istrie est une région vraiment à part en Croatie. Elle a deux facettes bien distinctes. D’un côté, les terres avec ses villages perchés au charme certain et un fort attachement au terroir et à la gastronomie. De l’autre, son littoral avec des villes notables et des côtes urbanisées ou encore totalement sauvages. Bref, la campagne ou la mer, on peut avoir les deux en Istrie.

Pour ce qui est des villages perchés, nous avons visité ceux de Motovun, Grožnjan et Labin. Chacun ayant ses charmes et ses spécificités. Vous pouvez en visiter bien d’autres dans cette même région. Nous n’en avons visité que trois, afin de ne pas faire une overdose de villages mais surtout parce qu’il faisait une chaleur à mourir. Nous nous sommes donc beaucoup baignés et avons passé peu de temps dans les terres.

Village de Motovun

Village de Grožnjan

Village de Labin

Au niveau du littoral, deux villes ont retenu notre attention. La très jolie vénitienne, Rovinj, avec son port et ses façades colorées. Et la romaine, Pula, avec ses vestiges archéologiques en bord de mer.

Le port de Rovinj, la cité vénitienne d’Istrie

L’amphithéâtre de Pula, cité romaine en bord de mer

Pula offre aussi des couchers de soleil canons

Notre coup de cœur de la région revient au Cap de Rt Kamenjak, une péninsule à l’extrême sud de l’Istrie. Une réserve naturelle avec 30 km de côtes préservées, totalement sauvages (aucune construction humaine). On y accède via des pistes en voiture, à vélo ou à pied. Nos premières criques paradisiaques ont été au Cap Rt Kamenjak.

Petite marche d’approche entre les pins…

…pour atteindre des criques paradisiaques

Hébergement: 3 nuits au camping Arena Stoja de Pula. Un camping un peu trop gros pour nous, mais son gros avantage, c’est qu’il est installé sur une péninsule au sud de la ville de Pula. Ça veut donc dire accès à la mer à 360 degrés. Quel que soit votre emplacement dans le camping, il vous suffit de marcher dans une direction (n’importe laquelle) pour atteindre une zone de baignade.

Lire les articles sur la région de l’Istrie:

• L’Istrie côté terre: Les villages perchés
• L’Istrie côté mer: Histoire, nature et baignade

Îles de Cres et Lošinj, Golfe du Kvarner – 5 jours

Nous quittons l’Istrie en prenant le ferry à Brestova. Vingt minutes de traversée auront suffit pour nous transporter sur deux îles sauvages: Cres et Lošinj. Ce sont deux îles toute en longueur et très étroites (11m de large au plus petit) reliées par un pont.

Avant de quitter l’Istrie

Prendre le ferry en Croatie

Des îles parfaites pour des vacances déconnectées, pour la randonnée à pied ou à vélo, pour avoir des criques pour soi. Il y a quelques villes d’intérêt, plus ou moins grandes. Nous n’avons visitées que les plus intimistes, les plus charmantes d’après moi: Osor, Veli Lošinj et Martinšćica. Pour le reste, nous avons surtout profité de la nature qu’offrent ces deux îles.

Martinšćica. Peut-on rêver d’une eau encore plus cristalline que ça?

L’île de Cres, très nature

Nous avons vraiment passé 5 jours hors du temps sur cette île. Aucune pression. Baignade, petite marche, de nouveau baignade, lecture, glace artisanale sur le port, baignade… On s’est senti comme chez nous sur ces îles.

Les routes de Lošinj sont à couper le souffle

Mrtvaška, le bout du bout de l’île de Lošinj. Le plus beau coin de la planète ?

Marcher vingt minutes sur le littoral…

…et avoir une plage entière rien que pour soi

J’ai trouvé la seule et unique plage de sable en Croatie. Elle était vide.

Se baigner au camping à la plage pour chiens

• Lire l’article complet: Une semaine sur les îles de Cres & Lošinj

Hébergement: 4 nuits au camping Slatina, un camping pour chiens. J’ai développé le concept des campings pour chiens dans cet article. C’était clairement notre camping coup de cœur de l’été. On a adoré le concept, la localisation. A l’évidence, c’était aussi les meilleures vacances de notre chien, il ne voulait plus partir.

Lacs de Plitvice – 2 jours

Après 5 jours sur Cres-Lošinj, on retourne sur le continent via l’île de Krk (c’est un raccourci). Nous ne faisons que la traverser. Krk n’était pas au programme et ce que j’en ai vu en la traversant ne m’a pas du tout convaincue de rester. Je suis sûre qu’il doit bien exister des coins beaux et sauvages sur cette île, mais il semblerait que les centres commerciaux, usines et stations services soient prédominantes. Ce qui ne nous botte pas du tout.

Pourtant depuis le ferry, l’île de Krk envoie du pâté

On a donc passé une bonne partie de la journée à conduire pour atteindre le parc national des lacs de Plitvice. On monte un col, on traverse une région très forestière. On pourrait être dans les Alpes. Les habitants vendent du miel et du fromage devant chez eux au bord de la route. On traverse la Croatie rurale. C’est une belle région.

La Croatie rurale et montagneuse me plaît

Le lendemain est dédié à la visite des lacs de Plitvice. On arrive au parc à l’ouverture, à 7h du matin et là on descend de notre petit nuage sur notre île presque déserte. On a trouvé où se concentraient tous les touristes de Croatie. Ils sont tous ici. Le site est vraiment très très beau, les couleurs sont juste dingues, les cascades sont féeriques. Mais la visite est difficilement agréable à cause de tout ce monde. En conclusion, je comprends que le site soit inscrit à l’UNESCO mais clairement il est sur-côté et les tarifs sont abusifs. A voir une fois dans sa vie. On l’a vu mais on n’y retournera pas.

La carte postale des lacs de Plitvice

Hébergement: 2 nuits au camp Borge, à 16 km de l’entrée n°2 des lacs de Plitvice. Un camping intimiste situé en forêt dans le parc national. On a adoré ce camping au calme.

Parc national de Risnjak, Kvarner – 1 jour

Aujourd’hui, on commence à remonter vers la frontière slovène. On visite le parc national de Risnjak. Un parc pas du tout connu dans le pays. Paklenica et Plitvice faisant de l’ombre à tout autre parc naturel dans le reste du pays. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons choisi ce parc.

Nous y avons fait deux randonnées, dont une qui mérite vraiment le détour: Izvor Kupe, la source Kupa. Une source cachée en contrebas de la forêt, accessible via une route défoncée et étroite de 8km et après une descente de 30min de marche à travers les fougères. La source est d’un bleu turquoise splendide, qui a de quoi faire rougir les lacs de Plitvice. Le gros avantage par rapport à Plitvice: on peut s’y baigner et en plus on a la tranquillité du lieu.

Lacs de Plitvice? Non, source Kupa

Effet miroir dans la source Kupa

Hébergement: 1 nuit au camping Ičići Opatija, sur la route du parc naturel d’Učka pour le lendemain. Le camping est franchement moyen et on a détesté la ville d’Opatija, sorte de St Tropez à la croate, sur-construite et bondée de voitures et de touristes. Heureusement pour nous, ce n’était qu’une nuit-étape pour repartir le lendemain.

Parc naturel d’Učka, Istrie / Kvarner – 1 jour

Dernière étape de notre roadtrip en Croatie, le parc naturel d’Učka. Pour moi, la petite pépite du séjour (en plus de l’île de Cres-Lošinj). Comme randonnée, nous avons choisi de gravir le sommet de l’Istrie, le Mont Vojak à 1401m d’altitude. La plus belle randonnée qu’on ait faite en Croatie. On en a pas fait autant que prévu à cause de la canicule, mais celle-ci était la plus belle. Ça tombe plutôt bien, ça nous permet de terminer les vacances en apothéose.

Du sommet, on a une vue à 360° sur la campagne istrienne d’un côté, la côte adriatique avec la ville de Rijeka de l’autre, ainsi que les îles de Krk, Cres et Lošinj. Un superbe panorama.

Finir le roadtrip avec un superbe panorama à 360°

Le budget

Ce voyage de 15 jours en Croatie nous a coûté 1 412€ tout compris pour deux personnes, soit 706€/personne. Exactement ce que nous avait coûté notre roadtrip de 15 jours en Andalousie il y a quelques années (4 414 km pour l’Andalousie).

Nous n’avons pas eu de billet d’avion à payer cette fois, mais le gros de nos dépenses auront été les péages en France, Italie et Slovénie (nous n’avons pris que des nationales en Croatie) et l’essence. Ces deux postes représentent 36% de notre budget total.

Logement en Croatie

Concernant les hébergements, nous n’avons dormi qu’en camping. Il faut savoir que le camping sauvage est strictement interdit en Croatie. Certains s’y risquent. Mais moi je n’avais aucune envie de tester le réveil brutal par un policier croate, suivi d’une négociation sur le montant de l’amende à payer en cash et en euros bien-sûr. Les campings sont chers en Croatie, de l’ordre de 35€/nuit (jusqu’à 45€/nuit) pour deux personnes avec une voiture, une tente et un chien (emplacement basique sans eau ni électricité). Nous avons payé le supplément chien dans tous les campings qui est de 3 à 6€/jour selon les campings. Sachez quand même qu’à ce prix-là, ce sont des campings avec toutes les commodités: sanitaires propres et en nombre suffisant, supérette, restaurant et accès direct à la mer. Au total, les campings ont représenté 30% de nos dépenses.

Notre emplacement sous les pins dans le parc national de Plitvice

Manger en Croatie

Concernant la nourriture, dans un souci de voyager léger et aussi parce que le coût de la vie est relativement bas, nous avons choisi de ne pas nous encombrer d’un réchaud. Nous avons donc beaucoup mangé au restaurant. Et à cause de la canicule, nous sommes aussi beaucoup allés dans les bars pour boire des boissons fraîches ou manger une glace. En moyenne, nous mangions pour 18€ à deux, boissons comprises. Une fois, nous avons fait un très bon resto et ça nous a coûté 41€ pour deux personnes. Nous avons fait des courses alimentaires un certain nombre de fois pour faire des sandwichs le midi ou manger des repas froids le soir (melon, tomates, mozza, pastèque, saucisson, mortadelle). Là les prix étaient vraiment bas et je sortais avec plein de victuailles pour à peine 4 ou 6€ le panier, qui nous permettait de faire deux repas et un déjeuner sandwich. C’est donc très économique de faire les courses sur place et de se faire à manger soi-même en Croatie.

Les visites et activités en Croatie

Au niveau des visites et parcs nationaux, ce sont les lacs de Plitvice qui ont fait plomber le budget (66€ à deux). Sinon, ce montant aurait été riquiqui puisque les autres parcs nationaux visités coûtaient généralement 4-5€/personne ou 9€/voiture (parfois gratuit mais c’est très rare). Une visite culturelle comme l’amphithéâtre de Pula coûte 6€/personne. Et sinon, la plage c’est gratuit. Ce voyage ne nous aura donc pas ruiné en visites ou activités. Par contre, prévoyez-vous un budget parking, car tous les parkings sont payants en Croatie. Même le petit parking au bout du bout de l’île de Lošinj, ultra isolé au bout d’une piste de 15km, était payant (20 kuna la journée, 1,20€).

Pour l’article, je vous ai tout converti en euros, mais sachez qu’en Croatie, on paye en kuna. Pour éviter tous les frais de change, je vous recommande d’ouvrir un compte chez N26, une banque mobile allemande. Ça fait plus d’un an que j’ai un compte chez eux et depuis adieu les frais de change et commissions bancaires quand je suis à l’étranger. Ils prennent une commission de 1,7% sur les retraits (un taux inférieur à toutes les autres banques) mais les paiements par CB sont illimités et sans aucun frais. Le paiement par carte bleue est relativement accepté partout en Croatie. Même pour 5€ de courses à la supérette, je payais par CB. Seulement une fois on a refusé ma carte et exigé un paiement en cash et c’était dans le restaurant semi-gastro (un comble).

Voilà pour le détail complet de notre roadtrip en Croatie. J’ai vraiment été conquise. Il faut dire que je m’attendais au pire. Je m’attendais à des hordes de touristes, à devoir jouer des coudes pour pouvoir se baigner alors qu’au final nous avions tout le temps la plage entière pour nous seuls. L’explication: nous ne sommes pas allés en Dalmatie et je pense que ça change tout. Visez les régions peu touristiques et vous découvrirez une Croatie totalement différente.

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