Après notre étape dans la ville de Nagasaki, on a pris la direction de Fukuoka. On arrive dans la plus grande gare de l’île de Kyūshū avec un centre commercial intégré qui se tient sur sept étages (la Part Dieu c’est ridicule à côté).


Nous resterons deux jours, trois nuits à Fukuoka. Au programme, la visite de la ville de Fukuoka et le village de Dazaifu qui se trouve à moins d’une heure.
Fukuoka côté tradition
Un incontournable des visites dans les mégalopoles japonaises, c’est de visiter les temples bouddhistes et sanctuaires shinto de la ville. On en a visité pas mal à Fukuoka. Il faut dire qu’ils sont tous situés les uns à côté des autres. On peut tous les relier en marchant d’un quartier à un autre.
Parmi les temples bouddhistes, nous avons visité le Jyunshin-ji, le Sesshin-in et le Mangyo-ji. Ceux-là sont des temples assez quelconques, qui n’ont rien de particulier. Ce sont des temples de quartier très calmes car surtout fréquentés par les habitants du quartier et situés en dehors des circuits touristiques.


Ensuite nous avons visité le temple Shofuku-ji et celui-là m’a plus marquée car il se trouve en ville mais dans un parc arboré façon forêt de mousse avec les troncs des arbres qui ondulent. On est tout de suite dans une ambiance plus immersive et plus propice à la méditation.


Et puis il faut dire que les Bouddhas entièrement dorés attirent l’œil aussi. On ne risque pas de passer à côté.
Enfin, il y a le temple Tocho-ji qui est en fait un complexe de temples avec leur jardin japonais. Je retiens surtout qu’il y avait une pagode orange vermillon à cinq étages. Pour un touriste étranger, c’est toujours plaisant à voir ce genre de pagode qu’on voit surtout dans les films et dessins animés.


Il y a aussi le plus grand Bouddha en bois du Japon au Tocho-Ji. Seul l’accès au Bouddha est payant (seulement 50¥) parmi tous les temples visités à Fukuoka. Le Bouddha fait 10,8m de haut et il est vraiment beau, très grand, recouvert d’or à certains endroits. Le socle sur lequel se tient le Bouddha est autant travaillé, voire plus que le Bouddha lui-même. Le Tocho-ji est pour moi le plus beau temple bouddhiste de Fukuoka.
Enfin, on a visité un sanctuaire shinto, le Kushida-jinja qui avait même une allée de torii vermillons façon Fushimi-Inari de Kyoto en miniature.
J’ai aimé ce sanctuaire mais j’ai surtout été impressionnée par l’immense structure colorée Yamakasa, posée à côté du sanctuaire.
Ce sont des chars de plus de 10m de haut qui ont été fabriqués à l’occasion du festival d’été Hakata Gion Yamakasa qui se tient du 1er au 15 juillet. A l’origine de ce festival du XIIIème siècle, les Yamakasa devaient offrir une protection contre une épidémie. Euh…j’y étais en mars 2020, à l’évidence ça fonctionne pas contre le Covid-19 leur truc !
Sept Yamakasa sont réalisés par les fabricants de marionnettes d’Hakata (qui est le quartier de la gare de Fukuoka) et représentent des figures de guerriers, de chevaux, de dragons… C’est ultra coloré, très riche en détails et saynètes et vraiment très grand. Chaque char est en plus en Recto-Verso. Il y a autant de marionnettes à l’arrière du char. Nous n’avons pas trouvé les sept Yamakasa mais en se promenant dans la ville, on en a quand même croisé trois. J’ai adoré ces rencontres fortuites dans les rues de Fukuoka et découvrir leurs origines. C’est magnifique à voir, on en prend littéralement plein les yeux.



Fukuoka côté modernité
Entre les rues de chaque temple et sanctuaire se trouve la ville moderne de Fukuoka. La ville qui vit, qui grouille de monde, qui fourmille de travailleurs, d’écoliers, de voyageurs…

Nous avions prévu dans notre programme de visites un temps de détente et de shopping et nous sommes donc allés au Centre Commercial Canal City. Boutiques des Studios Ghibli, magasins de cartes Pokémon, magasins de jouets, salles de jeux d’arcades et boutiques de mangas… Les trucs purement japonais qu’on ne trouve pas chez nous, nous l’avons fait.
Ce centre commercial propose également un spectacle fontaines, sons & lumières.
A Fukuoka, on trouve également des rues commerçantes couvertes. J’aime beaucoup le type de commerces qu’on trouve dans ces arcades couvertes qui font plus traditionnelles (boutiques de thé, presse, mercerie ou encore vaisselle, coutellerie).
Nous avons également passé l’après-midi au parc Ōhorikōen. Un immense parc très fréquenté au printemps. J’ai eu l’impression de retrouver toute la population de Fukuoka dans ce parc. Il y a un grand lac au cœur du parc qu’on peut traverser à pied grâce à deux ponts qui relient l’île au centre du lac.
De nombreuses collégiennes en uniforme se sont retrouvées là après les cours pour faire un tour de pédalo sur le lac. On parle de pédalo Kawaii qu’on ne peut trouver qu’au Japon, en forme de cygne.
A l’orée de ce parc, on peut également visiter le sanctuaire Gokoku, le Fukuoka Art Museum et le jardin japonais Maizuru Park. Malheureusement ces derniers étaient fermés lors de notre passage pour cause de…Covid-19. Nous nous sommes rabattus sur le château de Fukuoka qui se trouve en haut d’une colline dans le parc Ōhorikōen. Le château n’est plus que ruines, on n’y va pas pour son architecture mais pour jouir d’une vue globale sur la skyline de Fukuoka.
Depuis le château, on distingue bien la Fukuoka tower. D’ailleurs, c’est là que nous nous rendons pour le coucher de soleil. Ah ben non…FAIL encore une fois, la tour est fermée à cause du Covid. Nous ne la verrons que de l’extérieur depuis le plancher des vaches.


Bonnes adresses à Fukuoka
Un restaurant de sushi : Sushi Heishirou dans le centre commercial Canal City. Un restaurant au top de la modernité avec commande sur iPad, livraison des sushi par Shinkanzen télécommandé et l’addition qui se génère automatiquement en scannant les assiettes. En plus, les sushi sont délicieux et vraiment peu chers.

Un excellent ramen : Osshoiramen (おっしょいラーメン). Rendez-vous dans le quartier de la gare de Fukuoka. Le Hakata Ramen est une des spécialités de la ville et c’est dans ce restaurant à côté de la gare que j’ai mangé le meilleur ramen de tout mon séjour. On commande sur une machine, on peut choisir l’épaisseur et la cuisson des nouilles ainsi que le nombre d’œufs souhaités, etc… Un pur régal.

Logement : Je vous conseille de loger dans le quartier Hakata (quartier de la gare). Quartier très vivant, on y trouve toutes les commodités et vous serez à deux pas de la gare routière et ferroviaire pour votre prochaine étape. De très nombreux Air BnB sont disponibles dans ce quartier.
Point paiement : Les japonais n’aiment pas la carte bleue, ils sont très friands du cash (tout le contraire de moi). Bonne nouvelle, à Fukuoka j’ai pu réaliser pratiquement tous mes achats, toutes mes consommations par CB. Assez rare au Japon pour le souligner.
Coup de cœur à Dazaifu
Lors de notre étape à Fukuoka, nous avons également passé une journée à Dazaifu. Dazaifu, je le considère un peu comme un village touristique mais si l’on veut être exact, il s’agit d’une ville qui fait partie de la métropole de Fukuoka. Historiquement, Dazaifu était carrément le gouvernement central de Kyūshū de la fin de l’époque Nara (794) jusqu’à la période Muromachi (1330s).
J’ai tout de suite été charmée en descendant du bus à la gare de Dazaifu. La rue piétonne commerçante est magnifique car elle fait très « traditionnelle », même si c’est difficile de vraiment savoir ce qui est d’époque et ce qui a été reconstitué. Toujours est-il que je trouve ça esthétiquement réussi et harmonieux. Même le Starbucks (= capitalisme, mondialisation) se fond naturellement dans le style ancien de la rue.
Le charme est d’autant plus accentué, qu’on croise de nombreuses demoiselles en magnifiques kimono fleuris et colorés avec le nœud dans le dos et des coiffures très apprêtées.


Le midi, nous mangeons de la street food japonaise. Il y a de nombreux stands de rue, chacun proposant des plats différents. J’ai découvert la spécialité de Dazaifu : le Umegaemochi ou plus court le mochi. C’est un gâteau de riz fourré à la pâte de haricot rouge sucré. Ça sort du moule chaud et c’est vraiment bon.
Dans la rue commerçante, de grands torii en pierre gris nous indiquent la direction du fameux sanctuaire shinto Dazaifu Tenman-gū. Un sanctuaire splendide, le plus beau que j’ai vu jusqu’à maintenant par rapport à ceux visités en préfecture de Kumamoto et de Nagasaki.
D’ailleurs, j’ai rarement vu un chôzuya (pour se purifier les mains) aussi grand. Un signe que ce sanctuaire doit être très fréquenté par les fidèles.
Le sanctuaire principal est dédié à Tenjin et sa cour est bordée de cerisiers. Malheureusement en mars, les cerisiers sont loin d’être totalement en fleurs. Ils sont très parsemés mais le sanctuaire reste magnifique. De nombreux fidèles font la queue pour faire leur prière devant la divinité.


Mais le sanctuaire Tenman-gū ne se limite pas à ça. C’est plutôt un complexe avec un superbe jardin japonais arboré avec ses étangs, ses ponts oranges et ses arbres.
Non loin du Tenman-gū, nous avons visité le temple bouddhiste Kōmyōzen-ji, avec son jardin zen.
Un dernier temple visité à Dazaifu est le Kanzeon-ji. Celui-ci se trouve à environ 2km du centre de la ville. La balade est sympa pour sortir un peu du côté très touristique de Dazaifu.
Car bien que j’ai adoré Dazaifu, le style, l’ambiance générale, ça reste une destination très touristique, également prisée par les japonais d’ailleurs qui viennent nombreux ici faire une sorte de pèlerinage. Ça reste une très bonne expérience de visite pour moi et je vous recommande évidemment de faire un détour à Dazaifu si vous faites étape à Fukuoka car c’est très différent d’une mégalopole japonaise.
Infos Pratiques pour Dazaifu
S’y rendre depuis Fukuoka : Rien de plus simple pour vous rendre à Dazaifu depuis Fukuoka. 30min en train JR ou 45min en bus. Nous avons pris le bus et tout était très bien indiqué à la gare routière. Il n’y avait qu’à suivre le marquage au sol couleur rose indiquant Dazaifu. Le bus nous menant à Dazaifu était également rose avec des fleurs de cerisiers (est-ce que c’était des bus spécial « Printemps Sakura » ?).

Envie de prolonger l’immersion japonaise ? Vous êtes coincés en France et vous rêvez de vous évader au Japon ? J’ai découvert la Omiyage box. Une box de produits japonais : de quoi se faire un repas japonais et un produit artisanal où l’on met en valeur un artisan japonais local. Moi, j’ai eu une cuillère à riz en bois d’érable fabriquée près de Miyajima. Regardez le Mitsuhide Kuriokowa que j’ai préparé (riz gluant aux châtaignes). On s’est régalé et je n’ai eu aucune difficulté à suivre la recette. Le thé aux feuilles de kaki et les biscuits au gingembre allaient parfaitement ensemble.


Vous pouvez commander entre le 1er et le 15 du mois. Chaque mois, la box propose un nouveau thème ou une nouvelle région japonaise et il y a des variantes (classique, familiale, ramen régionaux, snacks). En septembre, c’était la box Momiji (les érables du Japon à l’automne). J’ai beaucoup aimé le petit livré illustré par Miya-chan avec plein de conseils pour voir les Momiji. Moi qui ai visité le Japon à la période des Sakuras, cette box n’a fait que renforcer mon envie d’y retourner mais à la période des Momiji la prochaine fois.
Epinglez-moi sur Pinterest !
*J’ai reçu une Omiyage Box gratuitement pour vous la faire découvrir. Mes opinions exprimées sont sincères et les choix éditoriaux me reviennent.
Comments
10 CommentsFabrice
Oct 7, 2021Très joli reportage. J’ai eu la chance de visiter le Japon il y a quelques années et j’ai adoré. Un vrai mélange entre traditions et modernité.
Et puis la propreté du pays (et particulièrement des toilettes publiques !) est quelque chose de très impressionnant quand on vit en France.
J’ai trop hâte d’y retourner.
Estelle
Oct 18, 2021Merci. Je pense que c’est ce qui fascine tout le monde avec le Japon: le mélange, la cohésion entre traditions et modernité.
Effectivement la propreté et le « respect » n’ont rien à voir avec ce qu’on a en France. C’est le jour et la nuit ! Et on s’y habitue vite.
Anne Landois-Favret
Oct 8, 2021Tous les temples sont très mignons, mais le dernier est vraiment superbe ! Le Japon, c’est toujours un dépaysement en tout cas ! 😁
Estelle
Oct 18, 2021Ah oui ce sanctuaire à Dazaifu était vraiment incroyable. L’un des plus beaux et dont je me souviendrais longtemps.
Mathilde
Oct 11, 2021Je ne connais pas ce coin du Japon mais ça à l’air vraiment très chouette ! C’est un pays que j’adore et où j’aimerais y retourner quand cela sera possible (limite rien que pour les ramens, ta photo m’a donné l’eau à la bouche ^^). Je suis un peu nostalgique du Japon en ce moment alors merci pour ton article 🙂 (j’en suis à remettre d’anciens articles à jour alors qu’il n’y a aucune perspective d’ouverture des frontières lol)
Estelle
Oct 18, 2021Mais oui, mais les ramens !!!! Qu’est-ce que je donnerais pour en avoir un là maintenant !!!! Je suis difficile en nourriture et j’ai eu l’incroyable surprise d’aimer TOUS les plats que j’ai testés au Japon (sauf les trucs à base de poulpe évidemment).
yasmine
Oct 11, 2021Le japon, j’espère pouvoir y aller un jour , merci pour ce voyage
Estelle
Oct 18, 2021Je vous souhaite de réaliser votre rêve. le Japon est le rêve de beaucoup de personnes. Ce pays et cette culture sont très attrayants.
L’étape suivante
Jan 15, 2023Merci pour ce reportage !
Je trouve Kyushu est très attachante, et Fukuoka aussi. L’atmosphère est très vivante et très sympa. J’y étais juste avant les fêtes de fin d’année, il y a de belles décos de Noël et des animations spéciales à Canal City (Un DJ Père Noël et des animations sur le thème de Noël dans les fontaines) et à la gare d’Hakata, c’est très sympa.
Béné no Fukuoka !
Jan 24, 2023Les bus allant à Dazaifu sont des decores de fleurs de pruniers.
, emblème de la ville, de son sanctuaire et de la région.