Parce que les voyages ce n’est pas toujours tout rose, parce qu’il arrive que tout ne se passe pas comme prévu, j’ai décidé de vous dévoiler mes péripéties vécues en voyage. Petites mésaventures anecdotiques ou grosses galères, je vous raconte tout sans tabou. Ceci dans le but de dédramatiser lorsqu’il nous arrive quelque chose. Il ne faut surtout pas s’arrêter à ces mauvais moments et se priver de voyages à cause de ça. D’ailleurs, plusieurs semaines voire années plus tard, je raconte ces anecdotes et on en rigole bien après coup. Ces souvenirs, bons ou mauvais, font partie intégrante de mon voyage et c’est ce qui l’a rendu si unique à mes yeux. Mon voyage, mon histoire. Alors aucune raison de s’en cacher ou d’enjoliver le tout.
Fracture ouverte en canyoning
Souvenez-vous en 2015, je vous racontais ma première expérience de canyoning. Je vous disais à quel point c’était génial et combien j’avais adoré. Sauf qu’à l’époque, je ne vous avais pas tout dit. Tout ne s’est pas bien passé et un mauvais geste a fait que j’ai terminé la journée à l’hôpital sur la table d’opération. Mais comment je me suis débrouillée ?
Revenons-en à la journée en question. Nous passions le week-end dans le Vercors, comme nous le faisons régulièrement. Nous avons la chance d’avoir ce Parc Naturel Régional proche de chez nous et c’est notre destination numéro 1 pour y passer un week-end au vert, à la montagne, pour se déconnecter, pour y faire des activités de plein air. Bref, on adore le Vercors et on y revient tout le temps, été comme hiver.
Ce week-end là, nous avions réservé une sortie pour tester le canyoning. C’était notre première fois à tous les deux. Nous étions hyper enchantés, aucune peur de l’un ou de l’autre. Les premières descentes en rappel, les premiers sauts, les premières glissades…on s’éclate comme des gamins dans le groupe.
Cela fait environ trois heures que nous avons commencé l’excursion, trois heures que nous crapahutons dans l’eau à 4°C. Je m’apprête à faire un des plus hauts sauts de la sortie (8 mètres de haut). Je saute. Vous pouvez voir ce moment sur la vidéo à 6’05 min.
Après le saut, je me place sur le côté pour laisser sauter les autres personnes du groupe. Je me pose à côté d’une souche d’arbre flottante. Par une vague ou un mouvement, la souche s’est violemment déplacée. La seconde d’après, je regarde ma main droite et je vois mon doigt en deux morceaux. La troisième phalange pend dans le vide et ne tient qu’à un fragment de peau (désolé pour les détails). Je n’ai ressenti aucune douleur, je crois que l’eau glaciale a anesthésié ma main. En plus, je suis encore en pleine adrénaline du saut que je viens de réaliser. Je n’ai pas mal mais la vision de ma main me fait paniquer. Je vais voir le moniteur Mathieu en lui disant “Je crois que j’ai un problème”. Il garde son calme et sort sa trousse de premiers secours. Vu sa réaction, ça à l’air moins grave que ce que je pense. Moi, j’imaginais déjà l’amputation du doigt. Il commence à me faire un strap autour des doigts tout en me disant qu’il va falloir aller à l’hôpital.
La suite de la sortie canyoning aura été interminable. Je ne peux plus sauter ou glisser. A chaque obstacle, il faudra me faire descendre en rappel et que quelqu’un me réceptionne en bas. Oui, ce jour-là c’était moi le “boulet” du groupe. Je déteste me faire remarquer et faire ralentir un groupe. Ben là c’était rapé.
Nous arrivons enfin au parking. Mathieu me dit qu’il va découper la combinaison en néoprène. ll n’y avait pas d’autre solution, il y va au ciseau. Il téléphone à l’hôpital pour les prévenir qu’on arrive. On saute dans la voiture et on se dirige vers l’hôpital le plus proche: Grenoble. Comme par hasard c’est ce jour-là même où nous avons une urgence, que nous allons nous taper absolument TOUS les feux rouges de la ville de Grenoble. Tous.
On arrive enfin aux urgences et je suis prise en charge immédiatement. Malheureusement Paul ne peut pas m’accompagner. On me fait une radio et le verdict tombe: fracture ouverte de l’annulaire. Il faut opérer sur place. Le bon côté des choses est qu’on me confirme qu’ils vont pouvoir réparer ça. Normalement on ne devrait pas m’amputer du doigt. Ouf, c’était vraiment le truc qui m’angoissait. Une phalange de doigt est tellement petite, je ne voyais pas du tout comment on pouvait réparer cette partie du corps. Mais en fait si, ils peuvent.
Je suis opérée sous anesthésie locale. L’hôpital de Grenoble est un CHU alors dans le bloc opératoire c’est le défilé des internes curieux qui viennent observer mon doigt cassé. Je me sens un peu comme un cobaye mais bon. On me pose une broche sur le doigt, on me fait des points de suture et on me fait un immense pansement pour stériliser la zone (la broche dépasse à l’extérieur du doigt, j’imagine qu’il y a un risque d’infection). Par contre on m’annonce que la matrice de l’ongle s’est arrachée pendant l’accident. La matrice c’est la racine de l’ongle. Si la matrice est arrachée, alors l’ongle ne pourra pas pousser. Je suis dégoûtée mais apparemment il existe des ongles esthétiques et on en reparlera le moment venu.
On me donne une ordonnance pour des anti-douleur et un arrêt de travail. Et on me dit de revenir lundi pour rencontrer le chirurgien orthopédique. Euh…comment dire…en fait j’habite pas ici. Il faudra donc que je me trouve un chirurgien de la main chez moi. Heureusement, cette escapade ne se déroulait qu’à 2h de route de chez mes parents et en France. Tout aurait été plus compliqué à l’étranger.
Les suites de l’opération: Quelques semaines après, on m’a retiré la broche, puis les points de suture. J’ai fait quelques séances de kiné pour la rééducation de la main, mais je vous avoue ne pas être allée jusqu’au bout car en septembre, j’ai dû retourner à la fac. Et le miracle inattendu: mon ongle a commencé à pousser environ 5-6 mois après l’accident. Il est un peu strié, un peu de travers, mais de loin j’ai un ongle presque normal. La majorité des points de suture étant désormais sous l’ongle, on ne voit presque pas la cicatrice.
Tout est bien qui finit bien. Il faut savoir que cet accident ne m’a pas du tout dégoûtée du canyoning. L’occasion ne s’est pas encore présentée, mais je referais cette activité avec plaisir. A une condition cette fois: je veux des gants en néoprène. Car si mon doigt s’est cassé si facilement c’est parce que, comme lorsque vous prenez un bain, au bout de plusieurs heures dans l’eau votre peau devient toute fripée, toute molle. En plus de casser l’os, ma peau s’est déchirée et ça a coupé mon doigt en deux. J’aurais moins paniqué si la fracture était restée fermée, sous cutanée. En tout cas, l’équipe de Vertical Aventures a très bien géré l’accident. Le moniteur a appelé mes parents le lendemain pour voir comment j’allais.
En attendant, j’ai testé la spéléologie en 2016. J’avais toujours le souvenir de mon doigt en tête et je peux vous dire que je faisais bien attention où je posais mes mains. Tout s’est passé à merveille cette fois-ci.
Morale de l’histoire: Faîtes bien attention où vous posez vos mains lors d’activités sportives. Si vous prévoyez de faire ce type d’activité à l’étranger, assurez-vous d’être couverts par votre assurance car les frais médicaux à l’étranger peuvent très vite grimper. Et surtout amusez-vous, ne soyez pas bloqué par la peur que quelque chose arrive.
Avez-vous déjà eu un accident en testant une activité sportive lors d’un voyage ou pendant vos vacances ?
Cette série d’articles est inspirée des épisodes « Voyageur loser ! » des Globe Blogueurs. D’ailleurs, je vous invite à les lire, c’est super drôle.
6 Comments
quelle aventure ! j’imagine que la suite de la journée a dû être trèèèèèèèès longue avec une telle blessure. J’aurais flippé !
Moi, l’anecdote de voyage du même genre c’est un joli soleil en vélo dans le Parc de la Rivière bleue en Nouvelle Calédonie. De grosses écorchures, des bleus énormes et une lèvre arrachée qui m’ont attiré les regards étonnés pendant les 3 semaines du voyage (évidemment c’était le 3ème jour !). Perdus au milieu de la brousse, à 50 km de tout hopital, ça s’est terminé à l’hopital de brousse locale. Une drole d’expérience… J’en ris maintenant, mais sur le coup, j’ai vraiment eu peur …
C’est surtout la route entre le milieu du Vercors et Grenoble qui était interminable. Pas d’hôpital plus près.
Oh la la ma pauvre en Nouvelle Calédonie, ça a dû ruiner tes vacances, dans un lieu si paradisiaque en plus. Mais quelle aventure à raconter à ses proches après. Tu passes trop pour une warrior, hôpital de brousse et tout…
Ma pauvre !! J’ai mal pour toi !
Heureusement je vous raconte ça 2 ans après. Aujourd’hui tout va bien.
Sympa la vidéo…..
C’est vrai que les tuiles comme ça peuvent arriver, mais bon, c’est la vie, et si on réfléchit à tout par anticipation on ne fait plus rien.
Le principal c’est que ça finisse bien, sans séquelles irréversibles.
Ouh la la ça doit être impressionnant de voir son bout de doigt pendouiller ! Heureusement que tu as eu une bonne prise en charge. Je n’ai jamais eu de pépin en randonnée je touche du bois !