Lorsque je préparais notre voyage en Islande, la visite des îles Vestmann était une étape que j’attendais avec impatience et il m’était inconcevable de ne pas me rendre là-bas. L’élément déclencheur : la forte probabilité d’y rencontrer des macareux au mois d’août et des paysages grandioses. Grand bien m’en a pris, les îles Vestmann ont été un de mes grands coups de cœur du voyage.
Le ferry vers Heimaey
Nous prenons le premier ferry du matin à 9h45 au port de Landeyjahöfn. Il fait encore un temps menaçant et la traversée s’avérera glaciale et plus que mouvementée. On oublie vite le trajet car l’entrée dans le port d’Heimaey est complètement « Waouh ! ». On passe tout près de ces immenses falaises aux formes irrégulières et accueillant des centaines de nids d’oiseaux.
L’ascension du volcan Eldfell
Dès notre arrivée sur la terre ferme, on traverse toute la ville et on s’attèle directement à l’ascension du volcan Eldfell. Nous ne savons pas comment le temps va évoluer alors on fait vite avant de se prendre une saucée. L’ascension est assez rapide, une quarantaine de minutes. Ce n’est pas difficile en soi mais on sent l’effort pendant la montée.
Arrivés en haut, nous sentons nos premiers rayons de soleil depuis notre arrivée en Islande, enfin ! Et le paysage est complètement dingue. Les couleurs sont très contrastées. Le vert de la mousse est presque fluo, la terre du volcan est rouge ocre et la coulée de lave durcie est noire. Tout ceci avec le bleu de l’océan Atlantique en arrière-plan. Je suis subjuguée par la vue. En plus de ce panel de couleurs puissantes, les reliefs sont également hors du commun. On voit les autres îlots de l’archipel des Vestmann qui ne sont autre que de gros rochers volcaniques sortant de la mer (les îlots sont inhabités). Un autre volcan nous fait face, le Helgafell.
On voit également les toits des maisons colorées d’Heimaey et nous pouvons suivre la trace de l’éruption du Eldfell de 1973. Certaines maisons ont complètement été ensevelies (heureusement aucun décès), quand d’autres ont vraiment eu chaud aux fesses (la lave a arrêté sa course dans leur jardin). En somme, l’ascension du Eldfell, c’est une randonnée courte mais intense et la récompense en haut est incomparable. Une de mes randonnées coup de cœur en Islande.
Balade dans les rues d’Heimaey
Nous redescendons vers la ville afin de pique-niquer dans un parc. Nous avons eu l’immense privilège de profiter du soleil islandais lors de notre randonnée mais il est ensuite vite reparti se cacher. On découvre la ville d’Heimaey: ses habitations, ses fresques de street-art, ses panneaux et ses bancs publics macareux (la mascotte de l’île).
Rencontre avec les macareux
Après avoir un peu déambulé dans la ville, nous marchons jusqu’à la sortie de la ville, vers le golf et le camping. Au bout du parcours de golf se cache un énorme spot à macareux. Il faut être bon observateur car les falaises sont gigantesques et les macareux semblent relativement petits dans ce décor. Mais ils sont bien là et même par centaines. C’était super drôle de les voir se lancer de la falaise. Ils glissent, ils trébuchent, tombent dans le vide et se laissent planer. L’atterrissage sur la falaise est tout aussi chaotique. C’était super mignon à observer.
Pour les photos ce n’est pas trop ça. Mon objectif 18-200 mm n’était pas suffisant pour les prendre correctement. Heureusement, nous avions emmené de France une paire de jumelles. Nous sommes restés bien une heure entière à les observer. Il y avait bien deux cent macareux sur ce spot et ils étaient très actifs, ils faisaient beaucoup d’aller-retours entre leurs nids et le ciel. J’étais vraiment super contente d’avoir pu vivre ce moment et rencontrer mes premiers macareux islandais. Je confirme, le mois d’août (première quinzaine) est la période idéale d’observation de ces oiseaux. En fait, ça correspond à la période où les bébés sautent de leur nid pour la première fois.
Randonnée de l’extrême sur le rocher d’Heimaklettur
Après cet interlude ornithologique, nous retournons vers Heimaey et traversons tout le port pour tenter une deuxième randonnée sur le rocher d’Heimaklettur. Je vous annonce la couleur tout de suite : THE rando de l’extrême. Nous ne sommes pas allés jusqu’au bout de peur de mourir, réellement. Mais nous en avons fait une partie, ce qui nous a permis de prendre un peu de hauteur. C’est bon pour l’adrénaline mais les vues sont plus jolies du haut du volcan Eldfell. Si vous n’avez le temps que pour une seule randonnée, le choix est vite fait.
La rando se présente comme ça : vous commencez par une montée abrupte dans du sable, sans rien autour pour vous agripper. Tout se fait à la force des jambes et à l’équilibre. S’ensuivent ensuite une série d’échelles en bois, sans rambarde, plaquées à 90° contre la falaise. Ceci dit, la montée n’est pas le plus difficile.
Après ces échelles en bois, c’est là qu’il faut commencer à faire McGyver. Un misérable bout de corde est accroché sur la falaise. Il faut tirer dessus pour gagner quelques mètres puis sauter sur le côté droit pour attraper une échelle en bois qui pend dans le vide. Encore une fois, la montée semble faisable, mais je pensais déjà à la descente et je ne voyais aucune issue possible. Je précise que tout au long de cette randonnée, il n’y a aucun système d’accroche ou de sécurité, aucune rambarde et c’est en pleine prise au vent.
C’est à cet endroit que nous avons décidé de rebrousser chemin. Ça aurait été en mode Via Ferrata avec baudrier et double mousqueton, j’aurais sauté à pieds joints dedans. Mais là, sans aucune sécurité, non merci. Et comme je disais, ce n’étais pas la montée qui m’inquiétais le plus, mais bien la descente. Le poids de mon sac à dos avec l’appareil photo m’écrasait contre l’échelle et avec la fatigue ou le stress, j’avais les jambes qui n’arrêtaient pas de trembler. Honnêtement, la descente est vraiment dangereuse. Puis comme il faisait froid et qu’il se mettait à pleuvoir, nous avons passé le reste de l’après-midi dans un café à boire du chocolat, profiter du Wifi gratuit ou encore chasser des Pokémons en attendant le ferry de début de soirée.
Malgré l’échec de cette deuxième randonnée et le temps maussade, je ne regrette pas du tout d’être allée sur les îles Vestmann. Cette journée reste un de mes meilleurs souvenirs d’Islande. Les paysages sont encore différents de tout ce que vous pourrez voir dans le pays et ils sont vraiment incroyables. La ville d’Heimaey est mignonne comme tout et les macareux sont au rendez-vous, si tant est que vous venez à la bonne période.
Oui c’est une journée entière sur votre séjour, oui il faut payer le trajet en ferry, mais vraiment ça vaut le coup.
Infos Pratiques
Ferry : La traversée dure environ 40 minutes. En 2016, le tarif était de 2 640 ISK/personne aller/retour. Si vous prenez le véhicule à bord, il vous en coûtera 4 240 ISK en plus. Personnellement, nous avons fait le choix de laisser la voiture sur le continent. Si vous ne restez que la journée, il est préférable pour vous et votre porte-monnaie, de laisser la voiture sur l’île principale. Sur l’île d’Heimaey, tout est relativement concentré au même endroit. Oui ça fait beaucoup de marche dans la journée, mais ce n’est pas irréalisable. Par contre, si vous y restez plusieurs jours, je vous recommande de prendre la voiture, ce qui vous permettra d’explorer le reste de l’île, jusqu’à la pointe de Stórhöfði, qui offre une belle plage et un autre super spot à macareux.
Avez-vous visité les îles Vestmann ? Quel a été votre coup de coeur là-bas ? Auriez-vous fait la randonnée de l’extrême jusqu’au bout ?
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4 Comments
Incroyables paysages volcaniques, et cette couleur verte, bluffante !!!!
Bon, pour la rando extrême, il fallait oser quand même : moi, rien que de voir les échelles j’aurais rebroussé chemin…..
Bonjour,
Je suis entrain de préparer nos vacances en Islande, et pour moi, ces îles sont incontournables. J’aimerai toutefois savoir si vous avez été obligé de réserver vos places de ferry à l’avance. Aussi, avez-vous d’autres moments où le soleil s’est montrer lors de votre voyage ? Merci beaucoup !
Bonjour Gaëlle. Si vous laissez votre voiture au port et allez sur l’île à pied, il n’est pas utile de réserver le ferry à l’avance. Pour embarquer la voiture sur le ferry, en haute saison je réserverai par précaution.
En août 2016, nous avons été particulièrement malchanceux niveau météo. La pluie nous a poursuivi non stop pendant 9 jours. Nous avons ensuite eu 2 belles journées vers Myvatn, pour ensuite retomber sur des pluies intermittentes tous les jours jusqu’à la fin du séjour. Dans la journée, il arrivait que le soleil se pointe 10-20 minutes, mais jamais la journée entière. Certaines personnes ont un superbe temps en juillet-août, donc c’est vraiment un coup de poker. Ce qu’il faut savoir c’est que le pays reste magnifique quand même. Bonne préparation !
Je vous remercie et je touche du bois 🙂