6 musées alternatifs à visiter à Amsterdam

Amsterdam est la ville par excellence pour visiter des musées (avec Paris et Londres). Ses musées sont d’une renommée internationale. Avant même de m’intéresser à cette destination, j’étais déjà familière avec le Rijksmuseum et le musée Van Gogh, donc c’est dire.

Mais peut-être que, comme moi, vous n’êtes pas très musée. En fait, j’adore les musées, mais je déteste les « musées de peinture ». Je ne suis tout simplement pas sensible à ce type d’art. Regarder des tableaux ne me fait pas ressentir quelque chose de spécial et je n’essaye pas de comprendre ce que l’artiste a voulu montrer en peignant ce tableau. En plus, je m’ennuie dans ce type de musée. Par contre, je suis toujours partante pour visiter tous les autres types de musées. Pour moi, la muséographie doit être bien travaillée, je veux ressortir en ayant appris quelque chose, voire même en ayant participé. Il faut que ce soit ludique et que mes sens soient stimulés. Je veux pouvoir sentir, toucher, entendre… Et ça, dans les galeries de peintures, on ne le retrouve pas.

Vous allez peut-être être choqué, mais en une semaine à Amsterdam, je n’ai visité ni le Rijksmuseum, ni le musée Van Gogh. Je ne pense pas être passée à côté des incontournables de la ville pour autant car les musées que j’ai visités reflètent particulièrement la culture et la vie des amstellodamois, ainsi que l’histoire de la ville.

Voici six musées alternatifs, voire insolites, à visiter à Amsterdam.

Ons’ Lieve Heer op Solder

Peut-être le musée le plus original que je n’ai jamais visité. De l’extérieur, il s’agit d’une maison traditionnelle amstellodamoise, étroite et se tenant sur plusieurs étages. Mais l’intérieur abrite une église pouvant accueillir jusqu’à 150 personnes sur trois niveaux. Incroyable ! On ne le devinerait jamais de l’extérieur. En fait Ons’ Lieve Heer op Solder veut dire « notre Seigneur dans le grenier ».

Une maison ? Non, une église !

Les autres églises clandestines d’Amsterdam

Il s’agit d’une église clandestine, fondée en 1661-1663 lorsque la confession catholique était devenue interdite aux Pays-Bas. C’était alors le protestantisme qui avait pris le dessus. Les amstellodamois catholiques ont ainsi créé plusieurs églises clandestines dans la ville, afin de continuer à pratiquer leur religion en cachette. La visite de ce musée m’a surtout fait réaliser à quel point la « tolérance » était une valeur clé depuis toujours dans ce pays. Vous n’êtes pas sans savoir qu’aux Pays-Bas la consommation de cannabis et la prostitution sont ouvertement répandus. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ça n’a jamais été « légalisé », c’est « toléré » depuis toujours. Ils partent du principe que du moment que ça ne porte atteinte à personne, ils font comme s’ils n’étaient pas au courant. Si on ne le voit pas, il n’y a rien d’illégal.

L’histoire avec cette église, c’est que les habitants du quartier se plaignaient à la police qu’ils entendaient des chants religieux venant de cette maison tous les dimanches matin. La police déclarant ne pas travailler le dimanche, disait qu’ils iraient vérifier le lundi matin. Bien évidemment, ils ne trouvaient plus aucune preuve le lundi, la messe étant terminée. Tout le monde était au courant de l’existence de ces églises clandestines, mais personne n’a jamais pris les mesures pour les démanteler. Voilà comment cette église a subsisté toutes ces années. Une belle leçon de tolérance.

Je vous conseille vraiment ce musée. La maison est un véritable labyrinthe à l’intérieur et le clou du spectacle se trouve dans le grenier. Une visite surprenante et une incroyable découverte sur un pan de l’histoire du pays.

Houseboat museum (Woonboot museum)

Les maisons-péniches sont légion à Amsterdam. A l’origine, c’était pour pallier à la pénurie de logements dans la ville mais c’est rapidement devenu un véritable art de vivre. Au fil de vos déambulations à travers la ville, vous ne pourrez pas manquer les nombreuses péniches accostées sur les canaux. Il s’agit de véritables habitations et il est possible d’en visiter une, le Hendrika Maria.

Nous entrons dans l’intimité de la maison de Vincent Van Loon, propriétaire de la péniche depuis 1997. C’est lui qui en a fait un musée. Mais avant d’être une habitation, le Hendrika Maria a eu plusieurs vies : fabriquée en 1914, elle a participé au commerce du bois puis du gravier et est même devenue un atelier d’artiste pendant un temps.

La péniche est spacieuse, 80m² (c’est plus grand que notre précédent appartement). Il y a tout pour y vivre confortablement : cuisine, salon, plusieurs couchages, salle de bain entièrement équipée. On circule très bien, on ne se sent pas du tout à l’étroit. La déco est un peu dépassée mais bon ! La péniche est reliée aux réseaux d’eau, d’électricité et de gaz. Le pont dispose d’une belle terrasse aménagée et arborée. Ça doit être agréable en été.

En conclusion, une visite sympa. Prévoir 30 min. Nous sommes passés devant par hasard sur Prisengracht en nous rendant au musée Anne Frank et ça m’a interpellée. Nous y sommes donc retournés le lendemain pour le visiter. C’est vraiment typique de l’art de vivre amstellodamois et pour le petit prix, ça vaut le coup d’œil.

Heineken Experience

Une sortie hyper ludique à faire entre amis est le musée Heineken dans les anciennes brasseries familiales. La visite commence par un historique de la société, puis on arrive dans l’immense salle des cuves. Une salle lumineuse dont les fenêtres sont de sublimes vitraux. On se croirait presque dans une cathédrale. Un petit passage par les écuries avant de monter dans un simulateur en 5D pour vous faire “brasser” dans tous les sens du terme.

Nous avons ensuite eu droit à un petit cours de dégustation de bière et j’ai réellement appris à boire et à apprécier une bière. Si, comme moi, vous n’aimez pas trop le goût de la bière, il faut prendre de grandes gorgées et ne pas siroter comme on a tendance à le faire. Car le goût qu’on n’aime pas se trouve en fait dans la mousse. Les grandes gorgées vous apporteront directement le goût sucré, bien plus agréable. Voilà pour la minute culture.

On arrive ensuite dans des salles de jeux : photomaton, vélo-karaoké, une salle dédiée au rugby avec la possibilité de faire un drop en réalité virtuelle, une salle dédiée au foot… Tout est interactif, tout est fait pour être essayé. On ne peut faire plus ludique. On termine en beauté sur le bar toit-terrasse pour boire les bières comprises dans le prix d’entrée. Bref, cette visite vous occupera facilement une après-midi entière. Un seul mot d’ordre : FUN !

Distilleries Lucas Bols

Un peu dans le même genre que Heineken Experience, sauf qu’ici on découvre l’histoire des spiritueux Bols. Le lieu est très soigné. L’accent est mis sur les sens: on sent, on touche, on goûte et c’est visuellement très esthétique. J’y ai vécu une expérience un peu psychédélique dans une cabine.

Il y a bien moins de monde que chez Heineken. En même temps, j’ai l’impression que peu de gens connaissent cet endroit. C’est pourtant juste à côté du Rijksmuseum.

A la fin de la visite, on choisit la recette du cocktail que l’on veut. J’ai pris strawberry cheesecake, avec une liqueur au lait donc. Le barman fait le cocktail sous vos yeux. C’est impressionnant le nombre d’ingrédients qu’il a mis dans mon verre. Au final, je me suis régalée. J’ai beaucoup aimé cette visite où nous étions seuls et où la scénographie m’a beaucoup plu.

La maison de Rembrandt

A Amsterdam, vous pouvez visiter le musée Rembrandt, comme le musée Van Gogh, mais il s’agira là d’une simple galerie de ses œuvres. Avec peut-être des tableaux d’autres artistes de la même époque pour compléter la visite. Le genre de truc ennuyant (pour moi). Mais savez-vous que vous pouvez visiter la maison dans laquelle il a habité de 1639 à 1656 ? Voilà, une visite bien plus intéressante.

La maison de Rembrandt permet de voir l’environnement dans lequel vivait l’artiste, comment il trouvait l’inspiration, comment il enseignait la peinture à ses élèves dans le grenier. On peut toucher ses outils de peinture, créer soi-même des couleurs avec des pigments naturels (ateliers pratiques à heures fixes). On en apprend également sur sa vie personnelle : il était endetté jusqu’au cou et si on peut visiter sa maison aujourd’hui c’est parce qu’elle a été saisie et qu’il y a eu un inventaire très précis de tout ce que contenait chaque pièce de la maison. Lorsque la ville a racheté la maison pour en faire un musée, ils ont donc pu reconstituer les pièces au plus proche de la réalité.

Pour moi, une visite captivante sur la vie de l’artiste, qui m’intéresse plus que les tableaux qu’il a peints. La visite se termine avec une exposition des œuvres de Rembrandt et un comparatif avec celles de Hercules Segers, qui a beaucoup été influencé par le style de Rembrandt. Le thème de l’exposition change au fil des saisons.

La maison d’Anne Frank

Pour finir, comment vous parler d’Amsterdam sans faire mention de la maison d’Anne Frank ? C’est un incontournable, je dirai même une visite obligatoire, pour le devoir de mémoire. Anne Frank m’a suivie toutes mes années collège. La lecture de son journal a été comme une révélation pour moi, dont a découlé la lecture de nombreuses autres autobiographies de la seconde guerre mondiale.

Visiter enfin la maison où elle est restée cachée pendant deux ans, voir le décor dans lequel elle évoluait au quotidien a vraiment été une concrétisation pour moi. Les pièces de l’annexe ne sont plus meublées, sur la volonté d’Otto Frank. Mais les murs ornent des photos de l’époque ainsi que de nombreuses citations du journal d’Anne. Ça, couplé avec les commentaires de l’audioguide, je trouve qu’on arrive très bien à s’imaginer comment étaient les pièces et comment était la vie dans cette annexe. La visite est ponctuée de mini interviews (1-2 min) de personnes qui ont survi à la guerre (le père d’Anne, les complices de la cache…). Le témoignage de l’amie d’enfance d’Anne, qui l’a retrouvée derrière le grillage du camp, m’a particulièrement émue. On termine la visite dans une salle qui expose le véritable premier journal d’Anne et de nombreuses feuilles manuscrites où elle réécrivait son journal (dans l’objectif d’être publiée). C’est une visite très émouvante que je recommande, même si vous n’avez pas lu son journal.

Ce ne sont que quelques idées parmi d’autres mais les musées insolites à Amsterdam ne manquent pas. Par exemple Micropia (sur les microbes), le musée du fromage, le musée des sacs à mains, le musée du cannabis et du chanvre, du sexe, de la tulipe… La liste semble illimitée. Vous ne risquez pas de vous ennuyer dans cette ville.

Et vous, quel musée loufoque avez-vous visité à Amsterdam ou ailleurs dans le monde ? Y a-t-il un musée qui vous a particulièrement marqué ?

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