On continue l’exploration de ce petit pays des Balkans avec le superbe lac Ohrid et ses nombreux trésors culturels et religieux. Une véritable parenthèse hors du temps dès lors que l’on sort de son petit centre-ville. Une étape à ne surtout pas manquer lors d’un voyage en République de Macédoine.
Après avoir passé quelques jours près de la capitale Skopje, j’ai sauté dans un bus, direction la côte ouest du pays qui borde la frontière albanaise.
La Macédoine est un petit pays enclavé qui n’a aucun accès à la mer mais qui jouit de superbes lacs pour se rafraîchir des fortes chaleurs d’été. Le plus beau, le plus grand et le plus connu d’entre eux est le lac d’Ohrid. Peu de gens connaissent la Macédoine et ses attraits touristiques, mais ceux qui en ont entendu parler l’ont connue grâce à ce lac. C’est la carte postale de la Macédoine et c’est précisément ce lieu emblématique qui m’a décidée à aller visiter ce pays.
C’est un des plus vieux lacs du monde, avec le lac Titicaca et le lac Baïkal. Son origine remonte à 5 millions d’années. C’est aussi le lac le plus profond d’Europe (288m de profondeur au maximum). Il sert de frontière entre l’Albanie et la Macédoine.

Les reliefs en face, c’est l’Albanie
Le lac et ses sites côtiers sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, en tant que site naturel mais aussi en tant que patrimoine culturel. C’est le premier site au monde à avoir obtenu ce double statut de l’UNESCO. Pour en savoir plus, voici le lien du site de l’UNESCO.
Pour arriver à bon port, je prends un bus à la gare routière internationale de Skopje. Trois compagnies différentes font le trajet Skopje-Ohrid, ce qui fait que vous avez à peu près un bus toutes les heures. Le trajet dure 3 heures (temps annoncé) / 3h45 (temps réel) en passant par Kičevo et le bus fait une pause de 15 minutes à mi-chemin. Le trajet est bien plus long si le bus passe par Bitola.
L’arrivée à la gare routière d’Ohrid peut être quelque peu oppressante. Vous n’avez pas encore récupéré votre sac dans la soute du bus qu’une flopée de gens vous tendent des papiers à travers le grillage pour vous proposer une chambre chez l’habitant, un taxi, un tour organisé… Je n’avais pas vécu ça depuis l’Inde. Mais bon rien de méchant, ils ne sont pas insistants ici. Ceci dit, l’ambiance change définitivement ici à Ohrid, par rapport au reste du pays. Comparé à la capitale Skopje, ici la population semble être multipliée par quatre au moins. Il y a énormément de monde en centre-ville et au bord du lac. Les restaurants se comptent par centaines (alors qu’à Skopje je ne savais pas où manger à part dans le Bazar), les magasins de souvenirs et les hôtels/guesthouses s’enchaînent. On dirait un peu une station balnéaire de la Côte d’Azur.

Rue commerçante d’Ohrid avec tous ses magasins de souvenirs

Les maisons entassées d’Ohrid
Ici, c’est le seul endroit en Macédoine où vous serez confronté au tourisme de masse. Mais ne partez pas immédiatement à toute allure. Car si Ohrid est si connue et autant convoitée, c’est qu’il y a une bonne raison. Sa beauté est à la hauteur de sa réputation. Et dès lors que l’on sort de la place principale et de sa rue commerçante, l’ambiance change totalement et alors on peut trouver ce qu’on est venu chercher : un lieu paisible et magnifique à la fois.
On y trouve des petites ruelles qui grimpent, qui grimpent et on aperçoit un bout du lac entre deux balcons.

Des ruelles qui grimpent (et beaucoup de fils électriques, j’ai remarqué aussi)

Jolie ruelle en pierres
On y trouve des petits ateliers très sympas comme cette papeterie artisanale en libre accès où la tenante se fera un plaisir de fabriquer une feuille de papier devant vous pour vous expliquer le processus.
Au détour d’une rue, nous tomberons même sur une petite place cachée, intimiste avec une superbe église orthodoxe, Sv Sophia, entourée de quelques restaurants de charme.

Cathédrale Sv Sophia vue de derrière (j’aime la voiture vintage garée devant)
Et si vous continuez à marcher, toujours plus vers l’Ouest, vous allez arriver au bout d’un moment au but ultime de votre voyage : Sv Jovan Kaneo, cette magnifique et toute petite église du XIIIème siècle, édifiée sur une falaise au bord du lac. Le lieu est idyllique et invite à la contemplation. Fini la foule, ici il n’y a plus personne. C’est pourtant l’endroit le plus emblématique de Macédoine. Mais les gens ne prennent pas la peine de marcher ces vingt minutes en direction de nulle part. Et comme on ne peut y accéder qu’à pieds, vous n’aurez aucun car de touristes ici.

La carte postale de la Macédoine: Sv Jovan Kaneo
C’est tellement beau. Non seulement on est fasciné par l’architecture, puis on trouve l’église trop belle car elle est toute petite (et ce qui est petit est mignon) mais avec le paysage de dingue en arrière-plan, on craque carrément pour la beauté du lieu. Et en plus c’est paisible et libre de touristes. C’est tellement beau que j’y retournerai quatre fois durant mon séjour à Ohrid, notamment pour assister au coucher du soleil. A ce moment là, la brique de la façade prend de superbes teintes rosées / orangées. Les couleurs sont accentuées et ça rend le paysage encore plus idyllique.

Sv Jovan Kaneo pendant le coucher de soleil

Le coucher du soleil sur la droite fait ressortir les couleurs de Sv Jovan Kaneo
Et ce n’est pas fini, en dessous de cette église, dans la falaise donc, vous pouvez y voir une petite église rupestre. Bof, j’ai été déçue, très minimaliste. Par contre au-dessus de cette église, un sentier vous emmènera découvrir d’autres merveilles.

Sentier qui part au-dessus de l’église
En traversant une petite forêt (et entre parenthèse un immense chantier : futur complexe hôtelier ?), on arrive à un moment à Sv Kliment de Plaošnik (ou Sveti Pantelejmon). Ce monastère a connu plusieurs destructions, reconstructions et agrandissements. Il est même devenu mosquée pendant un temps. On se trouve ici sur les fondations d’une école monastique datant de l’an 893 et d’une basilique du Vème siècle. On voit d’ailleurs les fouilles archéologiques en cours tout autour du monastère actuel. On peut notamment y observer de superbes mosaïques bien détaillées dans des bains où l’on baptisait les disciples à l’époque.

A la sortie de la messe de l’après-midi

Le monastère Sv Kliment et ses fouilles archéologiques
Ce que j’ai adoré avec ce monastère, c’est son enchevêtrement de dômes sur son toit, toujours dans le style d’architecture byzantine qui me fascine tant.

Un enchevêtrement de dômes, une architecture complexe
Si l’on continue de monter, on arrive enfin à la forteresse de la ville, Tsar Samoil. Complètement détruite et à l’abandon à l’intérieur, ça vaut quand même le coup de monter sur ses remparts pour une vue imprenable et à 360° sur le lac et la ville d’Ohrid.

Forteresse Tsar Samoil d’Ohrid

La ville d’Ohrid

Sv Kliment vu à travers les remparts de la forteresse
Il y a de nombreux autres sites à visiter à Ohrid : plein d’autres églises, des mosquées, un théâtre romain, des musées, son marché local, faire une balade en bateau sur le lac, se baigner… Si je n’avais pas été seule, j’aurais définitivement loué un kayak pour découvrir le lac en indépendant et être au plus proche de l’eau. On pourrait facilement y passer une semaine entière sans se lasser du lieu. Disons trois jours pour les visites culturelles et le reste pour déconnecter, profiter de la nature, de la baignade… D’ailleurs, pour voir les merveilles en dehors de la ville d’Ohrid, pourquoi ne pas louer une voiture pour un ou deux jours afin de faire le tour du lac. Retrouvez le récit de mon roadtrip autour du lac d’Ohrid.

Mosquée Ali Pasha

Baignade, bateau et contemplation sur le lac d’Ohrid
Vous l’avez compris, Ohrid est très très touristique. Ce n’est pas un trésor caché, loin de là, car tout le monde connait. Mais le lieu a réussi à conserver suffisamment ses attraits pour être considéré, aujourd’hui encore, comme le joyau de la Macédoine, et peut-être même des Balkans. Je comprends totalement que l’UNESCO l’ait classé comme patrimoine naturel mais aussi culturel à protéger.
Bien que surprise par le nombre de touristes à mon arrivée (comparé au reste du pays, ça fait un changement brutal), j’ai réussi à apprécier pleinement mon séjour autour de ce lac. Sa beauté est clairement à la hauteur de sa réputation. Je pense que ce serait vraiment dommage d’aller en Macédoine faire un city-trip à Skopje et passer à côté du lac d’Ohrid. C’est un incontournable du pays.
Infos Pratiques
Bus Skopje-Ohrid : 750 MKD l’aller-retour (12€). L’aller simple coûte dans les 500 MKD. Donc ça vaut plus le coup d’acheter directement l’aller-retour. Surtout qu’il n’y a pas de date ou d’horaire marqué sur votre billet. Vous avez 31 jours pour effectuer le retour et vous pouvez prendre n’importe quel bus (quelle que soit la compagnie) à n’importe quel horaire. Il faudra juste passer au comptoir afin qu’ils enregistrent votre ticket.
Où dormir : J’ai testé deux logements à Ohrid et un que je vous recommande les yeux fermés est la Villa Mesokastro. Pour 20€/nuit, j’ai eu une chambre avec ma propre salle de bain, un grand lit double et un petit balcon avec vue sur le lac Ohrid sur lequel prendre le petit déjeuner. Après 3 nuits en auberge de jeunesse, cette parenthèse luxueuse était vivement appréciée. La villa se trouve dans les ruelles qui grimpent. Eh oui, pour avoir une vue sur le lac, il faut d’abord prendre de la hauteur. C’est sûr, Ohrid est bien plus chère que Skopje. Mais en tant que français, ça reste très accessible pour nous.

Vue de mon balcon à la Villa Mesokastro
Sv Jovan Kaneo : 100 MKD pour visiter l’intérieur. Je me suis présentée sur le lieu quatre fois en trois jours et c’était à chaque fois fermé. Ne vous fiez donc pas aux horaires d’ouverture. Ce sera un coup de chance si vous arrivez à visiter l’intérieur.
Monastère Sv Kliment : gratuit pour visiter l’intérieur du monastère ainsi que pour déambuler autour des fouilles archéologiques.
Forteresse d’Ohrid : 30 MKD pour faire le tour des remparts.
Veuillez noter que la Macédoine est un pays qui évolue vite et qui souhaite se rapprocher des autres pays européens occidentaux. Les prix sont donc susceptibles d’augmenter rapidement. Ici, les tarifs en mai 2016.
Alors, est-ce que cette destination vous fait rêver ? Avez-vous eu l’occasion de voir ce lac du côté albanais ? Je serais curieuse d’avoir votre point de vue. Avez-vous déjà visité un site de l’UNESCO au statut mixte (naturel et culturel) ?
Épinglez-moi sur Pinterest !
14 Comments
Ohlala quelle beauté que cette petite église orthodoxe au bord de la mer ! Je comprends le coup de foudre. Les photos au coucher du soleil sont très poétiques.
Au prochain tour dans les Balkans, je prendrai le temps de découvrir la Macédoine sans faute !
Merci pour ton message. C’est clair le coup de foudre était inévitable avec un tel décor.
Je ne savais pas à quoi m’attendre en ouvrant ton pays, et la surprise fut ravissante… j’adore !!!
Eh oui la Macédoine est une très belle surprise. Il faut y aller.
Ton article donne envie de découvrir la Macédoine !
Alors ma mission est accomplie. Il n’y a plus qu’à acheter un billet, lol.
C’est vraiment magnifique ce coucher de soleil sur cette église !
Un beau moment de contemplation. Surtout qu’il n’y avait pas grand monde à mon grand étonnement.
La Macédoine, ça c’est une destination qui me plairait beaucoup ! Tes photos sont superbes. ^_^
Oh merci. J’espère que tu pourras y aller un jour. J’espère avoir donné envie à certaines personnes de découvrir ce petit bout de pays.
Wahou, cet endroit est vraiment beau… <3
Très jolies les photos et la description est assez juste ! Nous avons ressenti la même ambiance dans cette ville magnifique. Par contre je pense que les prix ont évolué. Nous y sommes allé en aout 2017, pour rentrer dans un monument il fallait payer 100 à chaque fois. Continue comme ça:)
Bravo pour le retour d’expérience, on finit rapidement par adorer le voyage lorsque le style de rédaction est à la hauteur. Merci pour ce partage.
Merci beaucoup pour votre commentaire