Au mois de juin, j’ai eu la chance de faire partie des élus pour passer un week-end à Lille avec la team En France Aussi, comme nous l’avions fait l’année dernière à Toulouse. Un week-end bonne humeur et bon enfant (nous sommes pourtant tous des adultes de presque 30 ans jusqu’à bien plus). Lille, j’ai eu l’occasion de m’y rendre une petite dizaine de fois auparavant. Mais c’était des déplacements purement professionnels. Je sortais de la gare, je montais dans un taxi, je travaillais et je reprenais le train le soir. Un aller-retour Lyon-Lille dans la journée, de 5h du matin jusqu’à 22h30. Je n’ai jamais eu l’occasion de prendre le temps de découvrir cette ville. Alors c’était l’occasion de visiter enfin la capitale du nord.
Si au départ ce weekend à Lille était le sur le thème de la baraque à frites-fricadelle, au final nous n’aurons même pas goûté à la fricadelle de tout le week-end. Mais nous avons été bien occupés. Il y a tellement de choses à voir autour de Lille qu’un weekend ne suffira pas. Vous devrez revenir. Voici un aperçu de ce que nous avons fait en deux jours et demi.
Vendredi
On a commencé par découvrir le centre du Vieux-Lille à pied. Des jolies façades, des maisons traditionnelles d’Europe du Nord avec des toits à pignons, des ruelles pavées et des petites cours privées trop mignonnes.
On arrive rapidement vers la Grand-Place et là Chacha (la locale du weekend), nous fait traverser la Vieille Bourse de Lille. Bon déjà le bâtiment est juste trop beau mais ce qui m’a fait complètement craquer, c’est le lieu de vie qu’il est devenu aujourd’hui. C’est le rassemblement des bouquinistes à l’intérieur de la Vieille Bourse. J’étais aux Anges et j’aurais pu y rester des heures et y dépenser plein de sous si mon sac du weekend n’était pas déjà plein à craquer (j’aurais dû prendre une valise).
On y trouve plein de livres d’occasion à 4€ dont des best-sellers du moment, des vieux journaux, des vieilles cartes des départements français (je n’ai pas réussi à trouver l’Isère), des vieux mangas et des plaques métalliques vintage. Bref, tout ce que j’aime. Malheureusement, on ne pouvait s’y attarder car nous étions attendus pour monter au beffroi de l’hôtel de ville, mais j’y suis retournée trois fois durant le weekend tellement j’ai adoré cet endroit.
Autres lieux d’intérêt dans le Vieux-Lille hormis la Grand-Place: je recommande la place aux Oignons qui est la placette la plus mignonne que j’ai vue. Entre ses façades en briques rouges, son street-art émouvant, ses terrasses de restaurant ombragées et ses jardinières fleuries, on se croirait presque sur la place du village.
La cathédrale Notre-Dame de la Treille vaut aussi le détour. D’apparence très austère de l’extérieur, c’est la surprise à l’intérieur (que vous ne verrez pas en photo). Elle est en fait très moderne, car même si la première pierre date de 1856, elle n’a été terminée d’être construite (surtout le grand portail de la façade extérieure) qu’en 1999. Ça en fait donc une cathédrale surprenante, comme on n’a pas l’habitude d’en voir.
On est ensuite monté au sommet du beffroi de l’hôtel de ville. A ne pas confondre avec le beffroi de la chambre de commerce, qui lui n’est pas ouvert au public. La construction du beffroi de l’hôtel de ville date de 1924 à 1932 et il est plus haut que celui de la CCI (104 m de haut). De là-haut, nous avons une vue à 360° sur la ville : le Vieux-Lille mais aussi le quartier des affaires Euralille ainsi que le quartier industriel en réhabilitation de la gare Saint Sauveur.
Et juste en bas du beffroi, on a une vue plongeante sur l’arc de triomphe lillois (la Porte de Paris). Super esthétique avec ses jardins ultra graphiques. Trop beau. Après ça, un peu de repos en terrasse sur la Grand Place était bien mérité. Ce fut une demi-journée à la cool, à la découverte du Vieux-Lille à pied.
Samedi
Le lendemain était placé sur le thème de la culture. Au programme, musées et expositions. Et croyez-moi, Lille Métropole offre une sacré programmation de ce côté-là. La grosse expo que nous avons découverte à travers toute la ville se nomme Olà Cuba ! On a commencé par une mini-expo photos à l’hospice Comtesse. L’hospice vaut déjà le déplacement car c’est un très joli bâtiment qui détonne dans le Vieux-Lille. Et l’expo photo était très sympa. Des photos couleur ou noir & blanc posées sobrement sur des murs aux couleurs éclatantes de Cuba (jaune, turquoise). Ma partie préférée a été l’entrevue du photographe français Marc Riboud et ses portraits de Fidel Castro dans sa chambre d’hôtel. On découvre Castro dans son intimité et qui se confie au journaliste à l’aube d’un tournant historique (l’assassinat de JFK). Ne manquez pas de jeter un œil à la chapelle au fond de l’expo qui est magnifique.
Après cette mise en bouche sur Cuba, on se dirige vers l’ancienne gare Saint Sauveur, pour aller voir le gros de l’expo Olà Cuba ! Dans ce grand hangar, plus de 35 artistes cubains exposent leurs œuvres réalisées spécialement pour l’événement (et parfois réalisées directement sur place à Lille tellement la mise en scène est spectaculaire).
J’ai adoré cette expo. D’une, car elle nous fait voyager et qu’il s’agisse du Cuba des années 60 ou du Cuba d’aujourd’hui, c’est un pays et une culture qui ne me laissent pas indifférente. Et de deux, car l’expo était vraiment passionnante, les œuvres étaient extrêmement variées (en matériaux, en dimensions, en mise en scène…), chaque artiste y a mis sa patte et nous a partagé sa propre vision de Cuba, de son gouvernement et de ses habitants. L’expo Olà Cuba! c’est aussi des concerts, des animations, des conférences. Ça se tient à Lille du 19 avril au 2 septembre 2018 et c’est gratuit, alors foncez vite car elle est géniale. Pour info, il est possible de se restaurer sur place à la gare Saint-Sauveur, ce que nous avons fait. De plus les plats sont élaborés et la présentation soignée, donc c’est une bonne excuse pour rester des heures sur place (car l’expo est grande).
Nous aurions aimé passer par le musée des Beaux-Arts, mais il était en plein travaux lors de notre passage. Nous nous sommes donc dirigés en métro vers Roubaix pour la soirée. Alors Roubaix, ça a été la belle surprise du week-end. Je n’avais absolument aucune attente sur cette ville, je ne m’étais jamais penchée sur ses sites d’intérêts. J’avais entendu beaucoup de bien de son musée La Piscine, mais ça ne suffisait pas à me convaincre de faire le voyage jusque là-bas. Et puis finalement, je repars avec un avis très positif sur Roubaix. Il y a de superbes musées, ils accueillent des expositions modernes qui changent chaque année, ils ont parfaitement réussi à conserver l’âme industrielle de la ville tout en réhabilitant ses bâtiments en lieux de culture. Bref, une ville qui vit avec son temps et une modernisation réussie.
Notre point de chute à Roubaix est la Condition Publique qui consiste en les anciens entrepôts de stockage des textiles au XXème siècle. Il s’y tenait jusqu’au 8 juillet l’exposition Habitarium, qui est un “véritable laboratoire créatif”. L’exposition a permis d’expérimenter, de construire, de réfléchir sur le thème de l’habitat à travers le monde. Moi qui avait visité l’exposition universelle de Milan sur le thème “Nourrir la planète”, j’ai trouvé que la problématique et le type de réflexion étaient les mêmes en ce qui concerne l’habitat (besoin physiologique et besoin de sécurité de la pyramide de Maslow avec un problème de surpopulation). C’est un sujet vraiment intéressant. Et pour finir sur le thème de l’habitat, nous avons vécu une expérience insolite: faire du camping sur les toits de la Condition Publique à Roubaix. Au choix, des clapiers à lapin (en vrai, ça avait l’air trop cool), des tentes canadiennes (on connait tous) ou des suites construites en bois avec des vrais lits (ce qu’on a eu la chance de tester). C’était donc ma toute première expérience de glamping, le grand confort comme je ne l’ai jamais connu en camping. Et une vraie ambiance camping, voire colonie de vacances. C’est vraiment super ce qu’ils ont fait à Roubaix. Le concept était top et ça me fait presque mal au cœur de savoir que tout va être démonté maintenant que l’exposition est terminée. Je suis sûre qu’il y aurait de la clientèle toute la saison estivale.
Dimanche
Après une bonne nuit de camping à Roubaix et un petit-déjeuner régénérateur, on se rend à la Villa Cavrois. Une grande maison d’architecte (aujourd’hui musée) conçue par Robert Mallet-Stevens en 1932 pour la riche famille Cavrois. Cette maison était vraiment en avance sur son temps et dispose d’une foultitude de gadgets et petites astuces qui rendent le quotidien plus agréable (éclairage indirect, système de sono dans la maison, robinet adoucisseur, cache-prise intégré dans les meubles…). Des astuces dont même nos maisons en 2018 ne bénéficient pas encore (on attend quoi!). La matériauthèque au sous-sol est impressionnante et un trésor pour la conservation de la maison dans le temps. Mes pièces préférées ont été la salle à manger des enfants, la chambre du jeune homme, la chambre des jumelles et la piscine de 27m de long. La visite guidée était passionnante, j’ai adoré les petites anecdotes du guide qui lui ont été rapportées par les enfants ou petits-enfants Cavrois eux-mêmes.
Malheureusement, le musée La Piscine était fermé pour plusieurs mois pour rénovation lors de notre séjour. A Roubaix, vous pouvez également visiter la Manufacture qui est le musée de la mémoire et de la création textile, que je n’ai pas vu cette fois. Décidément, il faudra que je revienne à Roubaix. Il y a largement de quoi occuper un week-end entier à Roubaix entre son village de marques McArthurGlen, ses trois musées, sa scène street-art (j’ai adoré le style noir & blanc de Jef Aerosol) et son laboratoire culturel de la Condition Publique.
Après ça, l’après-midi étant déjà bien entamée, on est retourné sur Lille pour manger (à 15h oui c’est normal) et il était temps de repartir à la gare, non sans faire un dernier crochet à la Vieille Bourse.
Infos Pratiques
Venir à Lille : Les parisiens sont bien lotis de ce côté-là puisqu’ils arriveront en TGV direct en à peine une heure. Depuis Lyon, c’est 3h de TGV. Que vous arriviez à la gare de Lille-Flandres ou de Lille-Europe, ça n’a pas d’importance, les deux sont situées en centre-ville.
Se déplacer dans Lille : pour les petits déplacements dans le centre-ville de Lille, pourquoi ne pas tester les vélos-taxi ? D’habitude, je me déplace énormément à pied, et pour les plus longs trajets j’utilise le métro ou tramway. Mais si vous avez une petite distance à parcourir et qu’en plus vous êtes chargé de sacs ou de valises, alors je recommande l’utilisation du vélo-taxi Happy Moov. C’est agréable, écologique, les chauffeurs sont de plus accueillants. Ma chauffeure, Elodie, m’a même partagé quelques informations touristiques lorsque l’on passait devant les monuments du Vieux-Lille. Et au final, ma course n’est pas revenue très chère : 6,18€.
Qu’est-ce qu’on mange ? Sans surprise, beaucoup de plats à base de fromages (qui n’a jamais entendu parler du maroilles) et de viandes mijotées (Potjevleesch, Waterzooi, carbonade flamande). Tout ce que je n’aime pas, mais rassurez-vous il n’y a pas que ça. J’ai apprécié les plats végétariens (lasagnes, falafels) du Basilic café (24 bis Rue Esquermoise) et les sandwichs maisons bien garnis et aux ingrédients frais de La Place (24 place du général de Gaulle). En plus, ce dernier offre une vue imprenable depuis le deuxième étage sur la Grand-Place et sur l’intérieur de la Vieille Bourse. Vue canon et réservée aux clients.
J’ai beaucoup plus apprécié les spécialités du Nord côté sucré. On y trouve les fameuses gaufres fourrées à la vanille de chez Meert qu’on ne présente plus, mais aussi des croustillons de Lacquemant (ressemble beaucoup à un churros), la gaufre liégeoise que j’adore manger nature (elle se suffit à elle-même) et les Merveilleux de Fred (de la meringue et de la crème fouettée). C’est évident, Lille a de quoi satisfaire tous les gourmands avec ses plats salés consistants et ses gourmandises sucrées.
Où dormir ? Nous avons dormi à l’auberge de jeunesse Gastama. Neuf, très propre, personnel jeune et accueillant. J’ai adoré leurs formules petit-déjeuner et leur terrasse est super cosy, on pourrait y rester des heures.
Ce week-end a été organisé avec le collectif En France Aussi, en collaboration avec l’office de tourisme de Lille et de Roubaix. Je remercie d’ailleurs nos deux accompagnants de l’office qui ont été adorables avec nous. Un grand bravo à Chacha, la locale du trip, pour toute l’organisation.
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7 Comments
Mais commen tu m’as ému, j’en ai la chair de poule
Merci d’être venu jusqu’ici d’abord, et à très bientôt j’espère
bisss
Mais merci beaucoup à toi pour ce weekend et toute ton implication. Tu nous as convaincue des richesses de ta région du Nord.
Je persiste, il faut que Mallet Stevens ( ou quelqu’un ayant la même vision de l’architecture) vienne construire ma future maison! 😁
Je suis d’accord, mais euh…quel est ton budget ? lol
maintenant que tu y as passé un week-end plein, la prochaine fois que tu vas monter pour le boulot, tu vas être trop frustrée !! Va falloir que tu arrives à imposer une nuit sur place… voir deux !! 🙂
Je ne me déplace plus à Lille, dommage. En tout cas maintenant, à chaque fois que je me déplace en salon, je visite au moins la ville à pied le soir. C’est court et sans visite culturelle mais je profite au moins des rues et des jolies places/fontaines…
C’est une région que je ne connais pas, mais vu les photos ça donne envie d’y aller faire un tour.